Aesthesia est un groupe parisien formé autour du noyau Nico Marlyn (vocaux) , Julien Gatter (lead guitar), et Mike Marcia (Batterie). Ils ont à leur actif une démo en 2005 « take it as a last chance ride », puis l'album « Serious Conspiracy » où se retrouvent les 5 titres (réenregistrés) de la Démo plus 7 nouveaux titres en 2007.
Autant dire qu'ils ont tenu un bon petit rythme de croissance dans la mesure où ils semblent s'entourer de personnes fiables dans la gestion des concerts, de la promo et du visuel.
« Shattered Idols », leur nouvel album sorti sur le label Shotgun Generation s'inscrit totalement dans cette dynamique de croissance.
On a clairement à faire à un groupe surmotivé qui a décidé de mettre les petits plats dans les grands en alliant intelligemment le petit producteur local et la multinationale. Ainsi, ils ont pris le RER pour retrouver derrière les boutons Arno Bordas (Stuck in the sound) et pour le mastering, ils ont mis leur doudoune et pris l'airbus direction la suède chez Bjorn Engelmann (The Hellacopters, Backyard Babies, Rammstein, In Flames). Ils ont eu en plus, la chance d'inviter Thomas Silver (Hardcore superstars) et et Kenny Hakansson (The Hellacopters).
On y ajoute une bonne dose de glam hard rock old school à la Gun's & Roses, et on se retrouve avec un produit purement « Max Havelaar », très bien fait.
« Shattered Idols » sent bon le revival hard rock avec le meilleur du vieux californien et la science suedoise. Alors oui, je vais ressortir le vieux sentiment d'infériorité français, comme quoi c'est rare d'avoir un groupe de chez nous qui soit si bon!
Il n'y a pas une plage à jeter et chaque chanson est une invitation à se remémorer nos meilleurs moments d'évasion musicale de teenager qui a connu la cassette 2 titres « you could be mine », ou la pochette CD 3D du psycho Circus de Kiss.
Alors oui, la voix fait clairement penser à Axl Rose, oui les paroles sont légères (Under 16 me fait penser à Christine 16 de Kiss). Mais les mélodies sont accrocheuses, les solis sont super propres, et le tout ne sent pas le réchauffé. Chaque refrains reste pendant des heures dans la tête et les ballades (« Gone »en tête ) donnent la crête dans le dos. Et que dire de la production qui est impeccable sans pour autant déborder d'overdubs et de multiples harmonies vocales pompeuses.
Tout ça reste peut être subjectif et nostalgique et certains diront qu'Aesthesia n'a rien inventé mais juste repris toute l'imagerie du Hard Rock (sauf pour leur nom qui sonne plus Black Métal). En tout cas, à l'heure où on paye 60 euros pour voir un concert des Gun's (certes bon), à ce prix là, on a l'album, le Sweat, le Tee-Shirt et la place pour aller voir Aesthesia !