Formé en 1994, sous le nom de NATT, ce groupe norvégien au line-up impressionnant (dix membres au compteur pour le précédent album « A new Dimension of Might », et sept membres actuellement, dont Kjetil Nordhus, de Green Carnation, et Jonathan, le batteur de Sirenia), que l’on a pu suivre au cours de la tournée Metallian #02 au côté de Therion et de Tristania, effectue son retour après trois années d’absence sur la scène dark goth metal. Quelques changements sont au programme, comme l’éviction de la vocaliste Cathrin Paulsen.
Trail of tears nous propose, avec « Free fall into Fear », leur quatrième album, un metal symphonique influencé par la scène thrash et gothique. Tout les éléments de ces styles sont là : parties musicales très mélodiques entrecoupées de riffs saccadés et rythmiques, nappes de claviers envoûtantes soulignant les mélodies, éléments électro omniprésents, chants saturés et chants clairs « lyriques », mais assuré, dans leur majorité par un chanteur masculin (seul écart par rapport « aux règles » du genre).
Les règles ?! Parlons en… Oui, je parle de règles musicales, car Trail of tears ne semble pas chercher réellement à les dépasser, préférant apparemment suivre, au fil de ses albums successifs, le mouvement déjà établi, plutôt que de le re-créer ou plus simplement de le faire avancer de manière significative, et « Free fall into Fear » ne vient malheureusement pas changer cette habitude du groupe… Il faut, reconnaître malgré tout l’effort d’innovation personnelle, dû à l’intrusion d’éléments vraiment thrash metal dans la musique du groupe à l’origine bien trop calibrée et peu évolutive. Mais, cet effort est loin d’être suffisant pour rendre l’album plus attrayant que les précédents…
Cela ne veut pas dire pour autant que « Free fall into Fear » ne vaut rien. Au contraire, la production, le son, les arrangements, le jeu d’instrument, les voix… Tout y est maîtrisé, correct… Trail of Tears joue pendant les quarante-cinq minutes (dix titres) du bon Trail of Tears, mais c’est tout… L’amateur du groupe y trouvera son compte, l’amateur du genre aussi (à un degré moindre), en revanche, celui qui cherche l’innovation, la surprise, l’évolution (…) : beaucoup moins…
« Free fall into Fear », est donc un album correct, bien fait et distrayant, qui ne changera rien à la musique en général, ni même au genre en particulier, mais qui aura le don de faire passer aux FANS (aux fans seuls) de bons moments malgré tout…