Je ne ferai pas l’affront de vous présenter SINISTER, à vous death métalleux burnés et invétérés. Pour les autres, ceux qui découvrent, je dirai simplement que ces vétérans du métal-de-la-mort Hollandais ravagent nos neurones depuis plus de vingt ans, depuis leur fameux premier EP de 1990 « Putrefying Remains/Spiritual Immolation ». On a souvent essayé de caser ces musiciens bataves entre MORBID ABGEL et DEICIDE, mais en fait ils ont développé un style qui leur est propre tout au long de leur carrière. Aujourd’hui ils reviennent sur le devant de la scène brutale avec « Legacy Of Ashes » quarante minutes de brutal death qui ne fait pas dans la dentelle de prime abord.

Après une période un peu floue en fin des années 90 où la formation s’est un peu égarée dans des expérimentations plus ou moins réussies, un grand retour s’effectue avec le fameux album « Afterburner » de 2006 qui voit entre autre l’arrivée au micro de Aad Kloostervaard. Après cette petite « bombe » qui nous a tué carrément dans le genre, l’album suivant de 2008 « The Silent Howling », tout en étant très bon, marqua une certaine baisse de tension en nous proposant beaucoup de mélodies, des samples et voix bizarroïdes rajoutées.
Avec le nouvel opus « Legacy Of Ashes » on repart en guerre plus durement sans décorum inutile. Déjà l’artwork de couverture bien réussi nous avais mis « la puce à l’oreille » et l’on s’attendais à du SINISTER pur jus, bien saignant renaissant encore une fois de ses cendres. Après une écoute en boucle, nos espoirs ne furent pas déçus, c’est du gros death old-school aux avancées presque progressives par moments qui nous débouche les conduits auditifs.
Tout ce qui a fait la grandeur des Hollandais est bien présent dans ce condensé de puissance morbide. Batterie démoniaque, vocaux de Aad qui claquent comme un coup de fouet guttural, débauche d’aventures à la guitare avec ces riffs malsains, ces soli vicieux, ces voix doublées, ces déclamations, et ce climat angoissant instauré dès l’intro samplée.
Le son est énorme et avec une production "au taquet", on déguste la variété des compositions, entre défonce lente style char d’assaut, rapidité technique, petites et courtes mélodies qui vous surprennent sans crier gare dans le chaos, et le tranchant des envois plutôt thrashisants excités par des blasts intelligemment posés aux moments cruciaux, on ne s’ennuie pas une seconde.
Finalement ce nouveau cru malfaisant et morbide nous accroche vraiment nous les amateurs de métal de cimetière qui nous tue sans faire de quartier, mais avec la précision d’un scalpel musical sans concession, sans faux-semblants, sans dérives douteuses.

Conclusion, on aime, que dis-je on adore ce nouvel opus qui semble balayer d’une rafale meurtrière tout ce qui sort dans le style actuellement, et il est bien placé pour arriver dans le peloton de tête des meilleures sorties de 2010, c’est sans appel.