Après trois albums et une petite renommée en Suisse, on en attendait beaucoup du trio de Requiem Eternam. D’autant plus qu’un tel nom et une telle pochette pouvaient attraire une bonne partie des amateurs de metal gothique voire doom : des tons de gris, quelques rayons de soleil perçant avec difficulté les nuages obscurs, une falaise où à son pied siège un château, et des corbeaux en plein envol.

Mais voilà, malgré les apparences si jolies soient-elles, la musique de Requiem Eternam ne suit pas.
Même si le groupe tente de poser l’ambiance, avec des sons de cloches, des battements d’ailes, des goûtes de pluie, des chants d’oiseaux voire même des cris de tristesse ou de torture, on arrive peu à vraiment se fier au reste. D’une part, la production est plutôt mauvaise et peine à mettre en relief la qualité des instruments. Les voici donc faussés et surtout dotés d’un son quelque peu approximatif. Sans doute est-ce fait dans le but de renforcer cette noirceur impalpable et ce côté doomesque, retrouvé dans la lenteur des morceaux, mais les guitares sonnent assez bizarrement et presque fausses à certains moments, une certaine dissonance et cacophonie qu’on peine vraiment à endurer. Les claviers sonnent plutôt comme des claviers d’amateurs, si bien que les chœurs ont vraiment l’air d’être en plastique. Les fonds d’ambiance, eux, sont pour le coup potables même si on le sent bien que…quoique les orgues, assez réels, renforçant bien l’esprit gothique.
Niveau vocaux, c’est pas le top non plus, on se retrouve avec deux voix : une masculine, assez rocailleuse et doomesque, et une féminine, dissonante à certains moments et trop aiguë.

Un bon panel de défauts mais des atmosphères assez atypiques sur certains morceaux. Avec des guitares acoustiques, des fonds d’ambiance et le bruit des corbeaux (les orgues éventuellement), c’est parfait.

Dommage que l’on s’ennuie, la longueur des titres et le manque terrible d’émotions n’arrangeant pas les choses…et la technique…n’en parlons pas pas…bref, si vous pouvez vous l’épargner, faites le.