Jeune formation québécoise, avide de nouveautés, désireuse de réaliser ses rêves, voulant plonger l’auditeur dans un monde étrange, The Lightbringer est un groupe de black mélodique sortant leur premier album, « Quintessence of Dawn ». En opposition totale avec le style pratiqué, la lumière qu’il apporte dans son patronyme étant différente du noir, de l’obscurité, du néant, The Lightbringer s’évertue pourtant à nous offrir une musique sombre mais pourtant lumineuse et belle, et tout cela, paradé par une excellente production.

Outre utiliser les atouts principaux du black métal, c'est-à-dire agressivité des riffs et des rythmes, brutalité du chant crié, et souvent ambiances occultes, le quintet incorpore dans ses morceaux différents éléments enrichissant d’autant plus leur univers musical.
Tout d’abord les vocaux : au nombre de trois, elles s’alternent ou/et font leur apparition dans des parties qui leur sont plus adaptées. La principale est bien sûr le chant black, traditionnel si l’on peut dire. Criarde et tranchante, suivant de près les rythmiques et les riffs, efficace mais pas exagérée pour autant. La seconde est un chant assez guerrier, vaillant et incisif, à la manière de Catamenia dans certains morceaux, et renforçant un certain côté épique. La troisième est un chant féminin céleste, astral, aérien, donnant un côté atmosphérique aux morceaux lorsque les breaks s’installent (« Septentrional Tower »). Autant de chants différents, autant de parties, autant de complexité….
Ensuite certaines dissonances dans des riffs tordus renforçant ce côté étrange et lointain…
Et enfin, l’apparition d’une flute à des moments insoupçonnés, comme pour forcer l’auditeur à garder une grande attention sur l’essence même des morceaux…

Six titres forment cet opus agressif mais pourtant doux, où l’auditeur pénètre dans le monde du rêve et de la lumière. Les claviers apportent cette atmosphère bien particulière, soutenus par une puissance sans équivoque des riffs et d’un rythme rapide et dynamique, presque proche du power metal. Mais il ne faut en aucun cas renier ce côté progressif, présent de bout en bout au cœur de cet opus. En plus d’être très longs, les titres ont des structures assez variés et alambiqués, représentant les différences de point de vue et de décors de nos rêves les plus secrets. Les ambiances tantôt effrayantes, tantôt macabres mais aussi tantôt éclatante et aériennes soutiennent d’autant plus ce côté prog et mettent en valeur l’univers dans lequel baigne les québécois.

Une belle réussite. Un album inattendu. Une brutalité évidente mais ne laissant pas de côté les mélodies prenantes et enivrantes. A découvrir.