L’histoire de WATER PIPE CULT commence fin 2007 avec Caro (chant) et kiki (batterie) lorsque leur ancienne formation LEITMOTIV PILLS jette l’éponge. Le line up se complète assez rapidement lors des sessions de compositions dans le studio du batteur. Après une année de travail acharné, WATER PIPE CULT décide de sortir de sa tanière avec un E.P sous le bras, « 5 songs on 1 Cd ». Les concerts commencent alors à s’enchaîner dès qu’une occasion se présente. Puis, le groupe retourne en studio pour se lancer dans l’enregistrement d’un premier album, « Ultra Muggin’ Sounds ».

WATER PIPE CULT a su concentrer ses efforts de production afin de servir au mieux son style musical. Le vrai rock n’a pas besoin d’être surproduit, il a besoin d’être direct et avec le moins de fioritures possibles. WATER PIPE CULT l’a compris d’emblée et l’a inscrit directement dans son ADN. Cet album sort en CD et en vinyle et c’est bien sur ce dernier support que je vous recommande de l’écouter afin de profiter pleinement de cette production parfaite pour ce style.

Si 50% d’un album est assuré par une bonne production, le reste revient à la qualité des compositions. Sur ce second point, WATER PIPE CULT a choisi le rock comme leitmotiv. Cependant, loin de proposer des morceaux simples à la manière d’un MÖTORHEAD ou AC/DC, le groupe a élaboré un univers plus complexe. Bien entendu, on pense à BLACK SABBATH mais difficile de ne pas penser à eux lorsque l’on a affaire à ce type de formation. QUEENS OF THE STONE AGE, KYUSS font certainement aussi partie du lot de groupes que ces musiciens ont du écouter. Cependant avec une chanteuse, WATER PIPE CULT prend un peu de distance par rapport à ces modèles. Cette voix permet au groupe de se fabriquer une identité un peu plus personnelle.
Sur cet album, WATER PIPE CULT ne cherche pas la complexité à tout prix. Au premier abord, les titres de « Ultra Muggin’ Sounds » ne présentent pas une avancée radicale pour le stoner. Par contre, au niveau des arrangements, on sent un long travail de composition pour ces musiciens. Si des titres tels que « Ultra Mugging Song », « Walking Back Home », « Card *3 Black Jack » sont assez directs et placés de manière à faire entrer rapidement l’auditeur dans l’univers du groupe, on ne peut pas en dire autant d’autres morceaux. En effet, la fin de l’album contient des morceaux un peu plus risqués. « Le Blues de La Chouette » laisse un peu de côté l’énergie classique des autres compostions afin de permettre à une autre forme d’ambiance de se mettre en place. Après un début très énergique «Hail To The Great Cobalt Cobra » met en avant quelques parties en son clair accompagnées de percussions assez inhabituelles pour le rock. Le tout se transforme, prend une forme hispanique avant d’enchaîner directement avec le titre suivant « Cocaine Again ! » beaucoup plus énervé. C’est aussi l’occasion d’entendre un peu de chant masculin. Les deux chants se marient d’ailleurs très bien. Du même coup, cela permet aussi de renouveler l’écoute en cassant les codes que l’on a assimilés jusque là. « Ultra Muggin’ Sounds » se termine enfin sur un titre relativement calme « Sofa On The Moon ». Le groupe est aussi intéressant dans ses aspects plus classiques que lorsqu’il se met à expérimenter d’autres choses. Il fallait oser utiliser de la trompette sur ce morceau mais le résultat apporte une nouvelle dimension sonore plutôt surprenante et fort intéressante.

Pour un premier album et qui plus est autoproduit, WATER PIPE CULT réussit là où beaucoup d’autres échouent. Sans chercher l’originalité à tout prix, le groupe propose une série de compositions qui devrait marquer les esprits de ceux qui auront la chance de croiser leur route. WATER PIPE CULT semble avoir de beaux jours devant lui. A découvrir de toute urgence et à voir en concert !