Season of Mist nous présente ici un groupe de folk metal aux relents doom provenant de République Tchèque. Loin d’être des amateurs, la bande a pourtant six albums à son actif et a contribué à l’apport de la musique folk metal dès sa création en 1995 aux côtés de groupes tels que Mago de Oz ou Suidakra en Europe. Faisant preuve de pionnier et signant pour la plupart du temps chez des labels peu connus, Silent Stream of Godless Elegy met le paquet avec la sortie de « Navaz », en signant, comme vous l’aurez compris, chez un label important et conséquent, et en modifiant en mieux son artwork : plus joli, plus recherché, les tons de gris mélangés aux corbeaux s’envolant parmi de sombres arbres mettent plus en valeur le style pratiqué par le combo lui-même, à savoir une musique folk traditionnel, remplie de sentiments slaves et mélancoliques, d’où le côté doomesque présent au sein de l’album, les instruments folkloriques étant le violon, la contrebasse et les cymbales.

« Navaz » possède neuf titres assez longs dans l’ensemble, emportant l’auditeur dans des terres lointaines et méconnues, les terres moraviennes de la République Tchèque. Antique et chaleureux, l’album en question se laisse très bien écouter et détient des rythmes au tempo moyen voire lent. Même si l’ensemble est peu dynamique (même si des morceaux se démarquent de ce côté-là), les harmonies et les mélodies n’en restent pas moins intéressantes, tant elles sont mélancoliques, sombres, parfois même touchantes. Le violon en fil conducteur en est principalement le vecteur, ainsi que l’alternance des vocaux entre la chanteuse Hana Hajdova et le chanteur Pavel Hrncir.

Les guitares sont lourdes et sombres, majoritairement distordues, et mélangées à une contrebasse charismatique et ambiante. Les riffs sont pour la plupart du temps recherchés, et se veulent parfois bien tranchants. Mais point de brutalité, ici tout est dans la finesse et la douceur chaleureuse d’une musique folk recherchée et ancestrale, bien que sombre et terrible dans sa mélancolie.

Toutefois des longueurs se font parfois ressentir, surtout sur les morceaux les plus longs, où les refrains se répètent peut-être trop souvent, où lorsque des mêmes sonorités reviennent trop régulièrement. Mais l’album se veut tout de même intéressant par l’intensité qui s’en dégage, mais aussi la langue. Tout est chanté en Tchèque, rendant l’album encore plus authentique et sacré.

Une bonne découverte en ce début d’année 2011, Silent Stream of Godless Elegy semble quelque peu renaître de ses cendres et nous apporte un « Navaz » des plus prenants et intéressants. A écouter.