Moins de deux ans après la sortie de leur premier album, “In Your Despite”, les suédois de Despite nous balancent leur deuxième galette, “Clenched”. Le métal dans toute sa splendeur ? C’est en tout cas ce qu’on peut espérer quand on regarde les conditions dans lesquelles l’album a été enregistré : le groupe annonce qu’il enregistre ce CD avec un matériel digne des années 60/70, faisant l’impasse sur les éditions par ordinateurs et les retouches des grosses majors,… C’est pour cela que cet album mérite la plus grande des attentions. Enfin un groupe (et un label) qui a compris ce qui faisait le charme du vrai metal. Inutile de retoucher un album à 100% pour se retrouver avec une prestation honteuse sur scène, le metal doit avoir ce côté plus traditionnel qui permet à un groupe d’être digne d’intérêt aussi bien en live qu’en studio.

Cette volonté du groupe est donc à saluer, et c’est au Svenska Grammofonstudion de Göteborg qu’il décide d’immortaliser cet opus. Et quel album ! S’inscrivant dans un domaine proche du deathcore, le quintette nous explose littéralement la tête à grand coup de masse, avec des riffs plus que ravageurs. “Scars” démarre l’album à une vitesse étonnante et vous scotche dans votre canapé/lit/chaise immédiatement. Le chant death est excellent et la production quasi-parfaite. La voix de Alex Losbäck Holstad est une des meilleures actuellement dans ce registre, et pourtant les groupes tendent à se multiplier de façon exponentielle. “Crushing The World” met bien en avant tout son potentiel, entre growls, chant death, hurlements. Ce titre résume assez bien la ligne de chant de l’album.

Pour autant, les autres musiciens ne sont pas en reste, et la batterie, sans être trop rapide, accompagne à merveille les deux guitares, notamment sur le solo de “All The Eights” qui se termine sur des hurlements et une rythmique des plus lourdes. Curieusement, “Of The End”, sorte de break au piano, vient se placer juste derrière cette rythmique pesante, alors qu’elle aurait davantage eu sa place après un morceau rapide, tel que “God Of Flies” qui se rapproche davantage du Deathcore habituel.

Avec seulement 2 albums à son actif, Despite se place parmi les gros noms de la scène Deathcore/Metalcore Suédois. Avis aux amateurs de In Flames, Chimaira, Despite prouve que le metal n’a pas besoin d’être retouché, si le talent est présent naturellement au sein du groupe.