Cela fait désormais huit ans que le projet solo de Greg s'élève petit à petit au-dessus de la scène underground anglaise, apportant en 2011 son quatrième full-lenght chez Moribund Records. Huit années durant lesquelles la tête pensante du projet a distillé un Black Metal cru et malsain depuis son premier album "Monument", progressant vers une forme plus évoluée et mieux construite de sa musique, mais résolument classique jusqu'à "Heaven".
Une chose est sûre, Greg semble avoir trouvé le parfait moyen de véhiculer ses émotions et ses pensées à travers un Black Metal qui lui est propre, bien que n'innovant pas en quoi que ce soit et cette dernière offrande le confirme une bonne fois pour toute.

À peine les premières notes dissonantes de "Serpents" arrivent-elles jusqu'à nos oreilles que nous savons dès lors à quoi nous attendre. Les riffs incisifs et grésillant que l'on trouvait déjà dans "Heaven" reviennent en force ici, mais avec une production encore moins puissante, renforçant l'aspect sinistre et minimaliste des compositions avec des mid-tempi répétitifs et lancinant.
Ce rythme sera gardé durant toute la durée de l'écoute, heureusement pour les fans, malheureusement pour les personnes venant de découvrir le groupe et cherchant quelque chose de rafraîchissant. En effet, Necronoclast ne réinvente rien et s'étend dans une voie empruntée un grand nombre de fois sans y apporter une touche réellement personnelle.

Un aspect monolithique émane également de cet album de par le peu de changements de rythme. Si "Ravenous" montre un aspect plus intéressant de la chose par un riffing plus intense et une salve de Blast Beats bienvenue, le tout sera malheureusement vite oublié par le titre suivant : "Ghostways". Si cette piste est intéressante de par le fait qu'elle rehausse encore d'un cran l'atmosphère macabre de "Ashes" et possède un côté envoûtant, elle nous replongera en contrepartie bien vite dans la monotonie déjà bien présente dans le début de l'album, gâchant par conséquent l'effet crée précédemment.

Ce quatrième opus de Necronoclast s'avère de qualité sur certains points car il reprend bien là où "Heaven" s'était arrêté et progresse encore plus dans les ténèbres que Greg sait véhiculer comme en témoigne le titre éponyme ou le final "Kajicnicke Saty" qui mêle fort bien le rendu des différents instruments dans un maelström de souffrance final, concluant donc d'une belle façon cet album. L'homme en question ne se renouvel pas en revanche et peut laisser sur la touche les fans qui espéraient une évolution, contentant uniquement les adeptes des précédents opus qui voulaient qu'il continue dans la même veine.
Un bon Necronoclast, mais un Necronoclast commun.