Un peu moins de 2 ans après la sortie de “The Gallery Of Bleeding Art”, les Suédois de Diabolical nous font l’honneur de revenir avec un nouvel album, sobrement intitulé “Ars Vitae”. C’est un véritable honneur car avant “The Gallery…”, le groupe était resté muet pendant 6 longues années. Mais Sverker Widgren a enfin trouvé un peu de temps à accorder à son propre groupe, se détachant un peu de la production des autres, chose qui aurait pu s’avérer .

Mais voilà, peut-on réellement dire de cette galette de 70 minutes et 17 morceaux qu’il s’agit d’un album à part entière ? Non, on se rapproche davantage de l’EP avec bonus inutiles, puisque l’on a entre les doigts 4 titres inédits, le reste navigant entre enregistrements en live et des morceaux dont certains sont dits inédits, alors qu’on peut les trouver sur les EP... La démarche commerciale laisse donc à désirer pour quiconque connaît un minimum le groupe. Intéressons-nous principalement aux 4 nouveaux donc. “Ortus”, l’intro, dure 50 secondes et aurait pu (dû ?) être intégré à “Sightless 6”, puisqu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’un morceau coupé en 2. Avec un chant qui à tendance à rappeler quelque peu Nergal (Behemoth), et des compositions qui pourraient éventuellement faire penser à Hypocrisy, mais avec un P.Tägtgren ivre mort et en manque total d’inspiration (prions pour que ça n’arrive jamais !), caractérisées par des guitares incroyablement faiblardes. Arrive alors “Infvitabile Fatvm”, qui se résume par : RIEN. 3 longues de minutes avec 4 notes différentes maximum (je caricature, mais on en n’est pas loin). C’est donc d’une inutilité affligeante, et on en vient à se demander si Diabolical n’aurait pas mieux fait de sortir un mini EP avec les 2 vrais inédits, “Sightless 6” et “Eye”. Ce dernier va par ailleurs relever un tantinet le niveau, avec des guitares qui font enfin la différence, et qui font de ce morceau, soyons francs, une réussite de Black/Death Melo.

Puis, des morceaux "live" qui, dans l’ensemble, sont bons, et semblent prouver que Diabolical est davantage à son aise sur scène, en dépit d’une communication avec le public inexistante. C’est notamment sur ces morceaux live que l’on s’aperçoit du réel potentiel du groupe, avec par exemple la très rapide et technique “The Gallery Of Bleeding Art” et ses je-ne-sais-combien changements de riffs. Enfin, les morceaux issus du premier EP, qui aurait dû être remasterisé, car on ne peut pas cautionner un son aussi mauvais, et ce en dépit de l’âge de ces morceaux… “The Dreaming Dead”, qui clôt l’album est insupportable, et c’est avec un plaisir non dissimulé que je mets fin à l’écoute de ce “CD”.

Avec “Ars Vitae”, Diabolical nous propose un album dénué de tout intérêt. Peut être aurait-il été préférable de sortir un album complet, d’ici une ou deux années, avec un CD bonus où auraient été présents les morceaux live du premier EP. Au lieu de ça, les Suédois font étalage de leur manque total d’imagination, et verront probablement cet opus finir aux oubliettes…