Trois ans après «Cherry Red» qui avait véritablement mis au grand jour cette formation helvète, grâce notamment à la diffusion du titre «Six Feet Under» dans la série TV «24 Heures», SIDEBURN nous convie à un 5ème album studio marqué de sa griffe. Le 7ème si on comprend la période heavy metal sous le nom GENOCIDE jusqu’en 1997. La formation reste néanmoins assez méconnue, se distinguant pourtant de plus de 25 ans de bons et loyaux services depuis sa fondation en 1985.

SIDEBURN fait ici dans le hard à l’ancienne bien typé AC/DC, si on en juge la majorité des titres de ce «Jail», bien assimilable avec les titres «Live to Rock», «One Night Stand» ou encore «Rock N’ Roller» et son entame endiablée. Différents des uns des autres, mais souffrant parfois d’une parenté trop proche, pour ne voir autrement SIDEBURN qu’un moine copiste du fabuleux groupe australien cité. De plus les riffs de guitare, surtout de la guitare rythmique tenue par Fred Gudit, apparaissent comme ultra répétitives, ressortant quasiment toujours un petit riff automatique lassant à force, qui balaye la quasi intégralité de la piste. Cela pourrait paraître comme trop criant de simplicité pour l’auditeur lambda. C’est-ce qui plombe par exemple «The Red Knight», qui reste néanmoins l’un des meilleurs titres de la galette. On est pourtant loin de rester impassible au pré-refrain et au refrain du morceau.

Il faudra remercier le très inspiré Roland Pierrehumbert au chant, absolument intenable. Il peut faire preuve d’une nonchalance et d’une insolence quasi juvénile dans sa voix, comme le confirme le bon titre éponyme «Jail», puisant musicalement dans un esprit flambant des plus rock n’ roll.
Il est bien plus sage en revanche sur les titres boogie de la galette, en commençant par «Chase the Rainbow» et son fantastique refrain hymnesque. Encore plus dans l’inspiration vieux sud américain «Long Beard and Boogie» et «Creedence Vibe» ont quelque chose de bien ZZ TOP en eux. Pas d’agressivité cette fois c’est une invitation au voyage du côté des plaines désertiques texanes. Le relaxant «Creedence Vibe», emmené par l’harmonica de Roland, nous recréé parfaitement l’atmosphère du désert et du soleil torride qui vous brûle la peau.

Ajouté à cela une coproduction et un mixage d’un certain Beau Hill (ex- producteur de RATT et de WARRANT), l’album s’avère assez intéressant. Une production soignée, un chant énergique et enthousiasmant, qui comblent néanmoins quelques frustrations sur le champ musical. Les morceaux paraissent trop souvent répétitifs. Certains airs sembleraient même avoir été déjà entendus, maintes fois exploités. Pour exemple le refrain de «Good Boy» qui sonnerait exactement comme le «Hell Bent for Leather» de JUDAS PRIEST. SIDEBURN manquerait donc d’originalité, de personnalité. Ce qui est bien dommage car la formation suisse sait faire de bons titres, et il y a en a dans l‘album. « Jail » n’est pas une bombe du hard mais conviendra assurément à tous les amoureux du hard aux sonorités australiennes.