On connaît dans le hard suisse des groupes comme GOTTHARD ou KROKUS. CHINA est par contre beaucoup moins connu que ces deux références. Pourtant le groupe fondé en 1985, s’était hissé maintes fois dans les top 50 de charts, surtout à l’époque de ses deux premiers albums: «China» et «Light in the Sky». CHINA nous livre aujourd’hui un 5ème album, après signature chez le label Metal Heaven. Le groupe emmené par le guitariste Claudio Matteo a choisi de s’aider de deux atouts de poids au niveau de la production. La présence de Chris Johnson (Buckcherry, Evanescence) et Michael Parnin (Steve Stevens, King’s X) a quelque chose de gratifiant pour ce nouvel opus.

Ce choix au niveau de la production aura des incidences indéniables au niveau du son. celui-ci devient plus moderne, s’assimilant presque à ce qui se fait actuellement de l’autre côté de l’atlantique. Nos helvètes qui se seront illustrés dans un hard années 80 auront parfois des airs de jeune groupe US, notamment sur le surprenant «Hey Yo» ou aussi sur le suave «Right Here Right Now». Les guitares donnent tout leur tranchant, certainement pas adouci par le chant provocateur d’Eric St Michaels ou les battements effrénés de l’excellente batterie de Billy La Pietra.

«Light Up the Dark» pourra se vanter d’avoir des titres énergiques parés de riffings puissants. L’auditeur retiendra le redoutable «She’s so Hot» dont les chœurs sont fortement influencés par VAN HALEN. On pourra retenir aussi «Girl on My Screen» et «Deadly Sweet» pour leur engagement à accumuler les gros riffs au parfum de cuir. Le seul bémol à ces titres résiderait principalement au niveau de leur refrain beaucoup trop sommaire. L’album pêche surtout d’un problème de composition au niveau des paroles. Un manque d’imagination que l’on ne retrouve quasiment pas lorsque l’on en revient à la musique en elle-même.

Musicalement l’album est riche: des titres FM mi tempo, dans le pur jus américain des années 80, comme le soft et aguichant «Lonely Rider», ou encore l‘enthousiasmant «Stay»; des titres aux déhanchements groovy comme l’éponyme «Light up the Dark» ou encore «Flesh and Bone». Le chant déliquescent d’Eric y est cependant moins bien inspiré sur ces derniers. A signaler le titre rock country «On My Way». Folle escapade en terre inconnue aux côtés de Marc Storace de KROKUS. Un titre sympathique qui ferait songer à du Phil Collins pour ses intonations vocales. Il ne faut pas oublier non plus la jolie balade à entame acoustique «Gates of Heaven». Elle paraîtra comme du déjà étendu, et repompant les classiques des années 80, mais on reste attaché à sa maîtrise et à son efficacité, grâce en grande partie à sa mélodicité et à son refrain imprégnant.

Ce dernier de CHINA ne brille pas particulièrement pour son originalité. On retient beaucoup d’influences puisées aux années 80, et les paroles sur certains titres font preuve de trop de simplicité et de naïveté. Cependant l’œuvre peut s’appuyer sur l’efficacité des sons procurés par les différents instruments, ressortant parfaitement avec la très bonne qualité de production. Eric St Michaels montre également tout son potentiel au chant. Il s’accommode à chaque fois de l’ambiance musicale sans jamais rien subir. «Light Up the Dark» se veut être un clin d’œil à l’ancienne œuvre «Light in the Sky». Il est vrai que cet opus marquera sans doute un retour à la lumière.