Quand on dit Black Sympho américain, on pense à Veneficum ou à Sothis, mais surtout à Abigail Williams, les grands de ce pays sans aucun doute. Mais on ne pense pas forcément à Withering Soul, quintette qui n’en est pourtant pas à son premier coup d’essai. Formé en 1998, le groupe a pourtant sorti près de trois albums, dont celui-ci, « No Closure », l’œuvre à venir.

A l’instar des groupes sus-cités, Withering Soul fait dans le black death symphonique. Pour beaucoup, ce genre n’a plus rien à apporter. Soit les formations tournent en rond, soient les nouvelles n’apportent rien d’original. Pourtant il y en a qui, avec le temps savent encore nous surprendre. Et il y a ceux qui, dans l’ombre des grands, nous font de bien belles choses, riches, originales, complexes et surtout…grandioses. Withering Soul en fait donc partie. Et même si les apparences sont trompeuses, ces américains nous font un « No Closure » particulièrement bon et puissant.

Subtile alliage de black, de death, de sympho et d’éléments gothiques, l’opus en question est pour le moins très efficace mais surtout assez brutal. Rien n’est fait dans la finesse, hormis les instrumentaux. Mais généralement, l’agressivité prime si bien que cela en est déroutant. Cependant ne vous y méprenez pas. Il y a bel et bien de grandes mélodies et de bien bonnes ambiances. Même si rien n’est bien grandiloquent, l’atmosphère générale véhiculée par ces claviers en fond, ces riffs sombres et tranchants, et ces vocaux est totalement enivrante, sombre, gothique, mais aussi assez morbide et souvent très mystérieuse (comme l’intro terrifiante, macabre et fantomatique). Car il est clair que les sonorités varient, et on en prend plein les oreilles comme sur « Lifeless They Lie » (les sons ont même tendance à me faire penser au « Event Horizon » de Cruentus). Et ce sont donc les parties claviers qui sont les plus riches et les plus complexes, contrairement aux riffs qui se veulent souvent assez simplistes, et on regrettera le manque de prise de risque de ce côté-là.

Le métissage des vocaux restent intéressant, que ce soit un chant black, un chant death (un bon growl bien brutal par exemple sur « Phantasmal Chaos Divinity »), un chant clair (masculin et/ou féminin), et mêmes des murmures (que ce soit une voix claire ou même une voix black) et des choeurs. Le rendu se veut donc assez surprenant, surtout quand apparaissent les superpositions de vocaux. Toutefois il est à noter que les chants « extrêmes » ne possèdent pas assez de hargne malgré ce côté agressif. Mais ça manque de puissance, tant ils sont happés par la lourdeur des guitares.
Autre hic, la monotonie. Car bien que de durée moyenne, l’album souffre de la longueur et du manque d’inspirations de certains passages et ça fait tache par rapport à d’autres beaucoup plus envoûtants et propices au headbang.

Finalement, Withering Soul nous fait un album pas si mal que ça avec de superbes atmosphères aux claviers mais quelques faiblesse notables au niveau de la puissance du chant. A découvrir, pour tout amateur du genre.