ICEWIND, comme le nom peut l’évoquer, nous vient du pays du froid polaire, le Canada. Plus exactement de Montréal, au Québec. La formation fondée en 2002, revient 8 ans plus tard avec un 2ème opus. Le premier, «All Is Dust» de 2006 avait de quoi marquer les esprits et laissait présager beaucoup d’espoir et un avenir tout tracé pour cette formation de power mélodique, qui pouvait devenir un prétendant nord-américain à FREEDOM CALL et SONATA ARCTICA. Retour en 2010 et à ce présent album. «Again Came the Storm» sort chez le label canadien Metalodic Records, qui s’est fait du power une spécialité, signant notamment KERION et le compatriote INSTANZIA. A noter de plus, que Phil Michon est le nouveau venu de la formation à la basse.

On avait de quoi être plutôt satisfait par la bonne entrée en matière de l’opus. «Signs of Temptation» se montre éloquent et puissant avec des riffs solides et équilibrés, ajouté à cela la mélodicité de notes au piano. On constate que le chant de Gabriel Langelier a gagné en expérience, s’intégrant désormais parfaitement à la fibre du power mélodique. Les mélodies sont gracieuses et prenantes sur «My Glorious Burden», mais également sur «My Own Tragedy», où les instruments tiennent au mieux leur rôle. Les guitares, tenaces et abruptes dans leur jeu, apportent un contraste saisissant aux côtés des claviers moins bavards, mais qui eux, offriront des échappées légères sur les pistes.

Une touche d’épopée aventurière y a été ajoutée. Elle s’illustrera toutefois avec plus ou moins de réussite. Si l’efficace, mais non-percutant «Hymn for a Brighter Dawn» et l’émotif, ascensionnel « The Last March » parviennent à marquer sans crier victoire, en revanche «Blood Stained History» sonne assez plat. On croirait à une très pâle imitation de RHAPSODY OF FIRE, la structure symphonique en moins évidemment. C’est vrai que le chant aurait tendance aussi à rappeler celui de Fabio Lione. Faute à des guitares trop peu expressives, donnant parfois un petit riff conducteur, bien trop court, pour permettre de bien engager le morceau. C’est ce qui refroidit notamment les titres «The Happening» et «As Fools We Dance». Il aurait été sans doute préférable que l’on ne laisse pas la mélodie aux seuls claviers, qui se seront de plus montrés très timides. Ce martelage de fond en absence de véritables démonstrations en premier plan se révèle assez agaçant à l’écoute.

Un manque de profondeur et d’inspiration gagnent toute la deuxième moitié de piste jusqu’aux titres «Oh Winter Morning» et l’éponyme de l'album «Again Came the Storm» qui laissaient pourtant tous deux, présumer quelque chose de grandiose sur leurs entames. Le chant de Gabriel est beau, mais ne semble pas adhérer avec la musique. Il faudra se heurter à des passages plus cacophoniques, déstabilisants pour l’auditeur. Pour foi, ce passage confus de chœurs en fin d’«Again Came the Storm».

ICEWIND n’a pas saisi l’opportunité qui lui était offerte après un «All Is Dust» des plus démonstratifs. Malgré des titres assez efficaces en première partie d’album, l’ensemble peine, faute d’intensité dans les mélodies, à une composition en grand manque d’audace. C’est rageant car on pouvait y voir aussi une certaine prise de maturité, surtout au niveau du chant de Gabriel Langelier. Ce dernier a cependant quitté la formation depuis. Espérons qu’ICEWIND se redressera et récupérera vite de cette petite blessure.