Formation italienne originaire de la ville de Parme et créée sous l’impulsion du bassiste Lorenzo Solazzi et du guitariste Raffaele Albanese, WINTER HAZE passe pour un parfait inconnu sur la scène metal. Le line up parvient à se stabiliser aux alentours de l’année 2005. C’est en cette année qu’une première démo est éditée, intitulée «Innocent Dreams». C’est après une signature chez le label anglais UkDivision Records, que le groupe sort en 2009 son premier véritable opus avec pour nom «The Storm Within». La couverture de l’album reflèterait assez mal un contenu plutôt captivant et original.

Original parce que le groupe ne parvient pas à choisir un camp déterminé. Claviers et guitares sont dans une lutte continuelle. Le chant de Giorgia Marra joue sur plusieurs registres différents, ajoutant encore plus à la confusion. Pourtant celle-ci ne se montrera pas des plus performantes au travers de l’album. Certes, on appréciera son entrain, son sens de l’engagement, mais elle se conforme trop souvent à un chant par à coups, qui aurait tendance à laisser champ libre aux instruments. Cela ne semble poser aucun problème sur le titre «Trail of the Wolf», clairement marqué par la symphonie simple et captivante des claviers. En revanche, cela peut s’avérer handicapant sur des titres comme «White Witch» ou encore «Innocent Dreams». Très dommage pour ce dernier qui sait faire miroiter de belles mélodies aux claviers. Mais cela reste globalement navrant.

Des claviers qui produiront des passages très intéressants sur l’inquiétant et sinueux «Deconstruction of Mind», et s’emploieront à donner de belles notes cristallines, irrigant les brèves pointes lyriques du chant de Giorgia et les offensives power des guitares. Si le couplet aurait tendance à se montrer répétitif, comme c’est le cas avec d’autres titres de l’album, le pré-refrain et le refrain du morceau sont d’une absolue fraîcheur. Le refrain étant un point G, un point culminant à la fois de vitesse et d’intensité de la part des instruments et du chant.

Quand on fait allusion à l’intensité, on songe aux titres power de l’opus que sont «Eyes to the Down» et l’instrumental «Event Horizon». Le premier est certainement l’un des meilleurs titres de WINTER HAZE, sinon tout bonnement le meilleur. Un power doté d’un rythme rapide et redoutable. La musique devient légèrement bancale au pré-refrain lorsque le chant passe au stade lyrique. Puis elle devient imprégnable et absolument transcendante arrivée au refrain. Le 2/3 piste instrumental du morceau offre un passage assez inattendu où les guitares acérées nous convieront à un pur moment de jouissance. «Event Horizon», quant à lui fait ressortir un power mélodique de haut volet, avec duels entre claviers et guitares en prime.

Le chant que l’on pourra décrier sur quelques pistes se montrera bien plus performant sur le triste «From Here to Eternity». Dommage qu’il pêche d’un manque trop flagrant de volume et de profondeur. Même si le dernier refrain du titre aurait pour effet de faire taire ce genre de reproche. Georgia Marra sera cette fois, des plus convaincante sur le titre «Unme». Son chant se fait ici moins clairsemé, plus mis en valeur et en avant. Le morceau beaucoup plus dans une prise symphonique, avec une stagnation des guitares qui semble ainsi profiter aux claviers et au chant. Le titre se montrera cependant répétitif et finira par perdre au fur et à mesure de sa saveur. Même si un long passage de solis aux claviers puis à la guitare tente de rompre cette monotonie.

On retrouve au travers de ce groupe, au travers de cet album, des défauts gênants, qui auraient raison de certains titres. Cela serait en partie du au manque d’expérience et de maturité de cette formation qui aura mis 6 années avant de produire un premier album. Mais cela dit, WINTER HAZE pourrait nous surprendre. Ils font dans l’originalité et cherchent à utiliser pleinement les moyens dont ils disposent, arrivant même à élaborer des titres particulièrement efficaces et dignes d’intérêt. «The Storm Within» nécessite d’être fouillé pour que l’on y trouve notre bonheur.