Ainsi parlait Zarathushtra (Zoroaster). Cet ancien philosophe et prophète iranien a inspiré Nietzsche mais également cette formation américaine créée en 2003 qui sort son tout nouvel opus « Matador » sur le label allemand SPV.
Zoroastre prêchait un dualisme reposant sur la bataille entre le Bien et le Mal, la Lumière et les Ténèbres. Voyons si les américains d’Atlanta, avec des textes très axés sur la solitude et le désespoir entrevoient une lueur d’espoir sur cet album…

Tout d’abord, je dois vous dire que j’ai pu apprécier leur clip avant d’écouter leurs titres et bien m’en a pris, étant donné que l’ambiance dégagée colle parfaitement avec cet opus que je qualifierais de grandiose. Les amateurs de metal psychédélique doivent dresser l’oreille car tout ici respire à la fois cette atmosphère planante, limite onirique, accompagnée d’une musique massive, lourde, monolithique et résolument doom. Doom qui est mélangé avec d’autres courants, disons un metal au sens large entre post/heavy/doom/sludge/stoner tant il est délicat de le catégoriser. Cathedral est sûrement l’un de leur groupe de chevet. Quoi qu’il en soit, cet album est vraiment excellent avec des titres qui sont plutôt lents et lourds, avec des guitares et solos aériens et une basse pachydermique. Le chant lui, donne une véritable identité au groupe, avec une voix claire, profonde avec echo et reverb. Ce qui insuffle une ambiance tout à fait particulière et assez ténébreuse. Parfois un côté rock’n roll viendra secouer un peu les cheveux (« Ancient ones ») ou sur d’autre titres un chant plus enragé viendra vous retirer de cette fausse léthargie (« Trident »). Un petit côté indus ici ou là, cet album s’avère être aussi bien varié que massif. Le seul bémol sera à mettre du côté de la production que je trouve un peu ratée et un peu brute. Plus de basse aurait été appréciable, avec un son plus actuel. Passons. Pour ma part, je suis resté coincé avec « Odyssey 1 & 2 », deux titres captivants qui vous emmènent dans cet univers complètement fou et métaphysique.

Alors oui, les puristes risquent de râler. Pas assez doom, pas assez stoner, pas assez post/rock, mais tout cela dans un seul opus, avouez que pour les personnes ouvertes et avides de son différent, il y a matière à adhérer. Une très bonne surprise et découverte, pourvu que la production soit plus soignée sur leurs prochains albums, et nous aurons là un groupe à ne pas rater. Pas vraiment gai ni lumineux, mais vivement recommandé.