SYR DARIA est un nouvel arrivant dans le chapiteau du heavy metal français, et nous vient de Mulhouse. Cette formation née en 2007 de la rencontre entre les guitaristes Michel Erhart (ex-DUST) et Thomas Haessy (ex-ALESIA) fait son entrée en 2011 avec un premier opus édité chez Brennus Music. Il ne faut pas trop se fier à la couverture, forme de clin d’œil à l’affreux clown du roman de Stephen King, « Ça ». Inoffensif, en apparence seulement. Serait-ce la même chose pour ce «Circus of Life»? À L’évidence, il ne faudrait pas s’attendre à un chef d’œuvre à face cachée de la part de cette nouvelle formation. Peut-être à l’avenir. SYR DARIA nous propose un disque musclé sur le plan musical, mais ne misant que trop souvent sur la simple et seule force.

Musclé, c’est le sentiment qui en ressortira à l’écoute de «Beast Within». Une énergie, un rythme, chargés en testostérone. Un titre assez similaire à l'éponyme «Circus of Life», un brin plus fantaisiste pour ce dernier, et proposant un peu plus de jeu que le titre d’ouverture de l’album. La batterie aura tendance à s’emballer dans une rythmique effrénée. L’entame et le break après les 3 minutes écoulées sont là pour apporter en harmonie. Les guitares feront preuve ici d’une certaine élégance qui semble manquer au chant de Guillaume Hesse (HEAVYNESSIAH), également à la basse. Ce chant reste de bonne facture sur le titre «Circus of Life». Il le tonifierait même, grâce à ces brefs instants criés façon hardcore, que l’on retrouvera également sur «End of Innocence», prenant, lui, des contours différents au gré des passages. Soit lourd et appuyé, soit dans un hard volubile.

Toutefois ce chant en anglais offre un mauvais penchant vers l’accent de chez nous. Un chant maladroit, mal articulé sur «Devil in Disguise». L’un des titres les plus mélodieux de la galette pourtant. On le retiendra pour la très bonne prestation des guitares. Mais le morceau s’avèrera répétitif et perdra de sa saveur au fil de l’écoute. C’est un peu le même constat avec «Replica». Mais ce morceau accroche un peu mieux et reste humble dans son ton. Quelques touches mélodiques ont été incorporées à ce son sec et mécanique, à mid-tempo.

Mention spéciale pour le titre «Syr Daria». On fera le lien avec le fleuve du même nom situé en Asie centrale et qui alimente la mer Aral, à l’écoute de son entame et de sa fin, dans une musique orientale donc. Au milieu de cela vont figurer des riffs nerveux, agités et grésillants, qui feront preuve ici d'une certaine souplesse. Y compris la voix, on nous rappellera ici le METALLICA de «Reload». Cette voix se révèlera bien en cohésion avec la musique.
À noter la reprise de ce titre en bonus, avec cette fois un duo entre Guillaume Hesse et le chanteur du groupe hard français PYRO, Emmanuel Taffarelli. On voit que le chant en anglais ne fait pas l’affaire des deux hommes. Ce «Syr Daria» bis n’apportera pas grand-chose au final.

Pas de prise de tête avec «Circus of Life». Et c’est une bonne chose. Son heavy metal rentre dedans bénéficie du bon niveau technique de ces instrumentistes. L’opus peinerait plus au niveau de ses compositions se montrant parfois linéaires, plombé par un chant anglais rugueux, à l’accent français assez ostensible et donnant peu d’adhérence. Bref, une prestation acceptable sans plus, qui demandera de la part de SYR DARIA de redoubler encore d’efforts s’ils veulent mettre le feu au cirque.