Est-il encore réellement nécessaire de présenter ce groupe ? …Oui ? Hum… Bon… Et bien, pour ceux qui ont débarqué dans le monde du métal depuis hier soir, voilà un petit récapitulatif : Necrophagia est un dinosaure du deathgore, autant par la qualité de ses productions, que par sa longévité (et oui, déjà plus de vingt ans d’existance pour la bande du gigantesque « nain » Killjoy !)… Auteur de chef d’œuvres du genre tels « Season of the Dead », ou encore « Cannibal Holocaust », dans lequel le groupe reprend, façon deathgore, le thème du film du même nom (Phil Anselmo – ex-Pantera, viking Crown, etc…- y tient une des guitares du groupe). Bon voilà pour les formalités, passons maintenant aux choses sérieuses…

Oui, aux choses sérieuses, car il n’y a pas lieu de rire à l’écoute de cet album (au contraire de beaucoup trop de groupes de gorets), c’est en fait tout l’inverse : « Harvest Ritual » force l’admiration. La production y est des plus soignée (sans aucun doute la meilleure de toute la carrière du groupe), offrant ainsi à Necrophagia, un son d’une grande qualité sans pour autant que celui-ci ne perde son côté sale et malsain, et c’est important de le préciser pour un groupe de deathgore. Au contraire même, la musique, grâce à cet effort, décolle littéralement et y gagne en intensité et en sensation malsaine et oppressante…

Bon, plus précisément, dans « Harvest Ritual » on retrouve tout ce qui a fait Necrophagia depuis que cette entité existe… Je vous entend d’ici, vous me direz : « rien de nouveau quoi, un genre de best-of mais avec de nouvelles chansons ? ». Et bien je vous répondrai : « Oui… MAIS… En largement mieux ! Ca va bien plus loin que ça ! ». Je m’explique : on y retrouve les ambiances malsaines au possible des débuts, associées à des riffs thrashisant et des passages lourds mid-tempo, cognant les oreilles comme une masse défonce une boîte crânienne, aux quels viennent se greffer des passages de claviers rappelant le précédent album « Divine Art of Torture », insistant sur le caractère malsain des titres… Et le tout dans une symbiose parfaite, ce qui fini par créer une atmosphère particulière propre à cet album.

Côté paroles, rien de bien nouveau, toujours les mêmes thèmes qui a fait le succès de Necrophagia : humiliation, gore, humour bien noir et acide… « Horror from beyond the Grave » comme l’on peut voir à l’entrée du site officiel de la formation !
Il s’agit donc, pour faire la synthèse de tout ceci, de l’accouplement ardu, mais parfaitement accompli, entre le Necrophagia sale et malsain d’antan, avec le Necrophagia, plus récent, mieux produit et plus travaillé. Bref, cet album est un diamant gros comme mon poing encastré sur la tronçonneuse prête à débiter des carcasses qu’est le deathgore ! Ca ne grinde pas, ça ne blaste pas, c’est pas spécialement rapide, mais Necrophagia maîtrise tout son art à ce point qu’il n’ont pas besoin de ça pour donner cette impression d’agressivité, de saleté, d’oppression, et dégoulinement sanglant, de gore…
A se procurer les yeux fermés !