Difficile de croire qu’un groupe faisant du Doom Funéraire puisse se tourner vers du Sludge, et pourtant…les ukrainiens de Somnolent en cette année 2011 font une sorte de renaissance, à la manière du titre de leur nouvel album, et changent leur musique du tout au tout. Finie la lourdeur d’une musique funeste, torturée et ultra sombre, fini le growl profond…dîtes plutôt bienvenue aux solos en tout genre, aux parties atmosphériques et techniques à souhait, aux cris hardcore et aux riffs soumis à une distorsion pour le moins très grasse…

Non, malgré le nom trompeur, la musique de Somnolent ne nous fait pas dormir, au contraire. Elle reste malgré tout énergique et très maîtrisée, si bien qu’un bon nombre de passages se veulent très axés sur le côté démonstratif des guitares aux riffs multi colorés. Ainsi on alterne facilement ambiance sombre et ambiance joyeuse, ambiance triste et ambiance plus torturée…Tout dépend des morceaux, qui, dans l’album, se démarquent tels des chapitres.
Du coup, en bon groupe de Sludge, facile de se retrouver à cheval entre un Doom plutôt mélancolique et un post-hardcore déchiré, à la manière des deux « Chrysalis Verge », grâce à un rythme plutôt lent et à des vocaux profonds et torturés.

Mais l’originalité réside dans les différentes alternances, pouvant nous faire tourner la tête. Autant le chant peut être clair, à la limite du parlé, autant il peut être transformé, limite synthétique. Mais cela n’enlève en rien le charme opérant dans les multiples solos, berçant parfois l’auditeur, mais l’emmenant souvent dans des contrées plus sombres et plus distantes.
Le groupe laisse plus de place aux instruments et leur virtuosité qu’aux parties chantées, et la longueur des morceaux accroît ce côté progressif et déstructuré si cher au Sludge. Il est donc peu probable de s’ennuyer tant l’auditeur peut se laisser entraîner par ces superbes mélodies à la limite de l’acoustique.

Le changement de style n’a sans doute pas porté préjudice à Somnolent, qui expérimente et nous fait découvrir une musique plus personnelle et délicate et ce, soutenu par une production plutôt bonne signée Slow Burn Records, le label russe post metal et une des divisions de Solitude Productions. Une nouveauté à ne pas rater.