Et non Solitude Productions ne signe pas que des groupes russes ou d’Europe de l’Est, preuve en est avec ce troisième opus « Desire » du duo de Night of Suicide, à savoir Markus Heinonen et Ben de Graaff. Tout droit venus des Pays Bas (le deuxième pays du fromage paraît-il), les deux compères ne changent pas leur recette et nous proposent de nouveau un doom funéraire monolithique, suivant les pas de la mélancolie permanente et de la désolation. Pris dans une atmosphère assez grise et austère, à l’image de cette pochette bien morne, Night of Suicide met l’accent sur la variété des mélodies, nous propulsant sur le sentier obscur et terrible de la solitude.

A l’instar de Shade of Despair ou encore Doom :VS, l’ambiance générale est terriblement accablante et le chant guttural parfaitement adapté. Même la plus belle mélodie offerte par la guitare de Heinonen est un pas de plus vers des profondeurs implacables…et cela l’est d’autant plus lorsque l’on voit le contenu des paroles, basé bien entendu sur une souffrance omniprésente mais aussi un certain dégoût de la vie et de soi-même…on n’est donc ici pas loin d’une forme de doom dépressif, même si pour certains, ces termes peuvent apparaître comme un pléonasme.

Hormis le chant guttural, le chant clair suffit amplement à faire transparaître cet élan de mélancolie et de perdition, la musique nous offrant cette possibilité de voir cette souffrance que le chanteur semble porter sur ces épaules. L’alliance est parfaite entre les deux musiciens qui se complètent, les riffs lourds et sombres se mariant bien avec ces vocaux écorchés.

Atmosphère lourde, solos émotifs et émouvants posés sur un rythme lent et en decrescendo comme un être à l’agonie, dont le cœur semble prêt à s’arrêter…des nappes de claviers adaptés aux parties les plus relevées, comme l’intro de « My Thoughts »…mais évidemment beaucoup de longueur et de monotonie au cours de ces quatre morceaux aux durées trop imposantes pour ce qu’il y a à nous proposer. Cependant le rendu n’en reste pas moins intéressant et calme, paradé d’une production impeccable. A découvrir…