Dire que les Etats-Unis ne sont pas une grande nation du black metal, d’un point de vue historique n’est clairement pas un mensonge, et les groupes ayant réussi à se faire un nom dans le style se comptent sur les doigts d’une main : les one-man bands que furent Xasthur et Leviathan (RIP), le très bon groupe de black symphonique Dragonlord, Nachtmystium qui s’est quand même pas mal éloigné de ses racines dernièrement, et j’ai envie de dire que c’est tout…
Pourtant, on a pu dernièrement voir émerger les prémices d’une jeune scène black nord-américaine, dans le sillage de Wolves In The Throne Room notamment. Les californiens de Sinstorm font partie de cette jeune génération et après une démo qui a bien marché, sort son premier album enregistré en 2009.

Dès le début du premier morceau « Celestial Extinction », le groupe va parvenir à nous accrocher par une musique violente et technique, portée par une batterie qui ne cesse de blaster. Le groupe alterne les passages brutaux à la Setherial avec des passages plus mélodiques généralement joués à la guitare, le clavier se contentant de brèves apparitions (« Beneath a star long since fallen ») et ne passant que très rarement au dessus de ses guitaristes. L’album est également jalonné de solos techniques comme sur le très efficace « Transcending Dimensions », d’introductions acoustiques et de breaks plus violents à la limite du death. L’ensemble est à la fois violent, technique et sombre mais n’oublie pas d’être audible avec une production assez aérée pour du black et des traits plus mélodiques et épiques («Infernal Conflagrations », « Immortal Revelations »). L’album se terminera par deux reprises en morceaux bonus dans le style des reprises que font Children of Bodom : une version de « I don’t wanna be me » de Type O Negative qui est vraiment très moyenne, on dirait une caricature de moceau et une reprise de « The Trooper » d’Iron Maiden qui est déjà plus marrante.
Cependant quelques écueils apparaissent, notamment des morceaux se ressemblant pas mal, et qui même s’ils ne sont pas mauvais finissent par être indigestes à la longue du fait de l’utilisation de la même recette.

Au final, si nous n’avons pas là le chef d’œuvre de l’année, nous avons un bon album de black qui fera son petit effet, et peut présager de belles choses pour la suite du groupe.