Après nous avoir ensorcelés avec un « Divinity » correct, les espagnols de Noctem passent de nouveau aux Ultrasound Studios au Portugal afin de plonger dans l’oubli avec ce nouveau « Oblivion » signé chez Rising Records.
Le quintette a beau avoir un look digne de sataniste, il n’en reste pas moins fidèle à son poste et continue de nous asséner à coups de batterie, de riffs implacables et de chant démoniaque. Car Noctem fait dans un Black/Death relativement bourrin et méchant, mais aussi puissant et dense, non sans rappeler la terrible scène Black/Death polonaise…

Les thématiques restent centrées sur les religions, la guerre entre le Bien et le Mal, ainsi que son issue, thématiques retrouvées bien évidemment au sein des paroles, mais aussi dans la musique, à l’instar d’un « Q'Uma'Rka'Aaj » aux multiples samples (coups de feu, tambour de guerre, cris) et à l’ambiance mélancolique et inquiétante, chœurs et claviers en ligne de mire.

Mais outre cet interlude, Noctem ne privilégie absolument pas les claviers, mais préfère de loin miser sur la puissance et l’agressivité des morceaux, riffings et chant à demie teinte entre Black et Death afin de varier les plaisirs. Tranchants et écorchés, la combinaison de ces deux éléments se veut relativement efficace, soutenue par une batterie aux diverses techniques.

Loin d’être mou, le Black/Death de Noctem se veut sans pitié et sans répit, si ce n’est l’interlude décrite ainsi que l’introduction impériale et aux relents orientaux. Mais à l’image d’un « Arrival of the False Gods » ou d’un « Sons of Hun-Vucub », l’alchimie est là et nos oreilles en prennent un coup. Dérangé et dérangeant, intrinsèquement meurtrier et digne d’une déflagration, on se situe réellement en terrain miné, dans un déluge insoupçonnable de riffs, de solos endiablés et de vocaux possédés, d’une puissance irrémédiablement accrue, comme cette fin hypnotique et fracassante sur « Arrival of the False Gods », digne d’un morceau de Death polonais à la Behemoth. « Unredemption » et ces quelques claviers épiques/symphoniques inquiétants et ces riffs indescriptibles pourraient faire penser à du Crionics période « Armageddon’s Evolution »…

Les morceaux s’enchaînent plutôt bien, même si l’on peut ressentir une certaine linéarité sur certaines parties ou ressemblances, certains riffs revenant de temps en temps. Mais cela n’empêche pas Noctem ne nous offrir un « Oblivion » percutant et violent, même s’il est clair que les espagnols n’ont rien inventé. Plongez-vous donc à l’intérieur de cet opus fort en surprises et en brutalité.