Moontower est un trio polonais oeuvrant dans le Black Metal depuis maintenant quelques années, en effet ce groupe existe depuis 1995. Apres avoir sorti quelques démos et un split avec Othar en 2001, les trois comparses nous reviennent avec un MCD composé d’une intro et de 3 longs titres, enregistré avec l’aide d’un batteur de session dénommé Rafal K.
Ce mcd commence donc par une intro que je qualifierai de lugubre (comme la plupart des intros que l’on trouve sur des albums de BM à vrai dire…) mais également, et c’est plutôt surprenant à la première écoute, un tantinet psychédélique avec des réverbes étranges.
Je m’attendais donc à écouter une œuvre plutôt en marge de ce que propose la scène Black actuellement, mais il s’est avéré que ce « The Wolf’s Hunger » est en fait tout ce qu’il y a de plus classique. Du Black Metal bien crade, un tantinet mélodique, appuyé par des claviers habilement utilisés pour appuyer les riffs de guitare, un peu à la manière de Kristallnacht. Pour contraster avec ces riffs mélodiques la voix est tout ce qu’il y a de plus haineuse et virulente. Les parties batteries sont elles aussi bien ancrées dans la tradition Black Metal usant allègrement des blast beat et de la double pédale.

Ce mcd possède donc tous les ingrédients pour faire une bonne œuvre destinée à alimenter la flamme noire qui anime nos cœurs dévoués aux arts sombres, cependant, j’émettrai tout de même quelques petits reproches par rapport à la musique proposée par ces loups polonais. Tout d’abord le son de guitare n’est pas assez tranchant, et il se retrouve vite enfoui sous les nappes de clavier, ce qui à mon goût, fait perdre un peu de leur efficacité aux riffs qui composent les morceaux présents sur cette œuvre. D’ailleurs ces riffs parlons en. La plupart sont très inspirés et digne de la musique dont ils sont l’essence mais les morceaux sont très longs et les riffs peu nombreux, ce qui fait que ceux-ci sont répétés un grand nombre de fois, peut être un peu trop grand justement…

Malgré ces quelques défauts, Moontower nous propose ici un mcd qui dégage une certaine aura propre au Black Metal. Et même si les compos ne sont pas très innovantes, elles perpétuent de façon honorable les traditions d’un genre qui ne demande pas forcément à évoluer.