OGEN est un projet solo formé en 2010 par l’italien Hartagga. Un projet qui s’inscrit dans la mouvance du black atmosphérique, d’ailleurs bien extériorisé par la pochette austère du MCD réalisé une année plus tard. Il aura été aidé pour cela du batteur Daniele Valseriati (TRAGODIA) pour l’enregistrement, ainsi que par Daniele Mandelli à la production. Une production que l’on devine soignée quand on sait que ce dernier a travaillé avec les compatriotes FORGOTTEN TOMB et DARK HORIZON. Ce « Black Metal Unbound » paraîtra chez le label italien Kolony Records aux côtés de groupes prometteurs tels que BILOCATE ou encore BE’LAKOR. En retenant l’australien BE’LAKOR justement, on s’apercevra que son chanteur, George Kosmas a été invité à participer à la toute première œuvre signée OGEN.

Le fond d’un volcan en éruption est la toute première chose que l’on entendra. Vite secondé par des riffs menaçants, où se rajoutera une seconde couche permettant au son de culminer. C’est avant tout propre musicalement, ouvertement incisif au niveau technique. On observe bien ici la ardeur des éléments naturels sur « Shattered Earth Volcano ». Le chant manquerait toutefois en présence, en implication. Peu d’émotions s’en dégagent. Même type de reproche pour le growl de George Kosmas en fin de piste. Ce sont en fait les parties guitares qui attireront l’attention. Un tourbillonnement musical intéressant se créera en toute fin de piste. C’est rapide, précis. La batterie se montrera ici intéressante. « A Sleep Slope to Desolation » offrira également son lot de riffs tranchants avec des prises techniques dans la même hargne. Des passages plus transis et flottants sillonneront cependant la piste. On y a incrusté des voix claires à l’humeur bien morose sur certains breaks (qui ne serait pas sans rappeler ceux de certains groupes de metal progressif ou gothique dépressifs). La fin de la piste acoustique figurant le bruit d’un vent d’hiver fera d’ailleurs songer à ces types de groupes.

Plus froid et transi « Black Tusk Retaliation », les passages s’alternent, devenant ténébreux, puis totalement lancinant dans une cadence quasi ininterrompu. Ce sera le même constat sur « As a Leaden Sun Shineth Upon » apportant plus de jus sur sa première moitié de piste avant de retomber sur une certaine stagnation, perdant ainsi toute son envergure pour plonger dans un certain abattement et dans la redondance. Une redondance qui tend à persister malgré les différents efforts techniques. Ce sera encore plus flagrant encore sur « Crest of the Forgotten ». Les vives secousses du début laissaient présager quelque chose de bien plus volumineux pourtant.

OGEN nous propose quelque chose à la fois carré, technique, et propre musicalement. On saisit bien cette implication des forces de la nature. Mais il manque quelque chose. Quelque chose qui fasse vivre l’opus et les pistes de ce mini. Il manquerait de l’émotion, une certaine spiritualité pour faire vibrer cette musique. Le black pratiqué n’est pas aussi atmosphérique que le « Heart of the Ages » de IN THE WOODS. Groupe et période présentés en similitude. Même si on observera par ailleurs des contours ostensiblement progressifs. OGEN a les moyens techniques, mais pas encore l’aura pour véritablement monter en puissance.