Mortualia, un one-man band finlandais, nous avait livré son premier album, au titre éponyme, en 2007 sous Nothern Sky Production. De plus, le dirigeant de ce one man-band n’est autre que Shatraug. Vous avez sans doute déjà fait sa connaissance avec des groupes tel que Horna ou Sargeist. Du métal finlandais, ça promet. Enfin en général ici, nous avons droit à du Black dépressif - du pur et dur - et si vous osez tendre cet opus à un suicidaire, n’espérer pas le revoir… autant mieux lui donner une corde, cela sera plus simple. Effectivement, cet album est un des plus glaciaux, des plus glauques que j’ai eu à écouter depuis longtemps.

Le seul hic, avec ce genre d’album c’est qu’il n’y a que peu de choses à écrire et à développer.
Ici, la longueur des titres dépasse les quarts d’heure. Ainsi, on a beau se retrouver confronter à un album de seulement cinq morceaux (six avec le titre en bonus), il est plus long que trois albums de grindcore… Et vous l’aurez deviné... qui dit longs titres, dit inévitablement hypnotisme. C’est sur cet effet qu’est basé tout cet album. Les riffs de guitare, ultra saturés, sont joués en boucle. La basse parfaitement audible, parvient à avoir sa propre ligne mélodie, ajoutant ce qui manque à la majorité des groupes.

Le chant quant à lui, est littéralement hurlé dans un registre à la limite de l’aigu. Sérieusement, c’est à se demander comment il est possible qu’un homme souffre autant. C’est du jamais vu. Même les mélancoliques/dépressifs de Shape of Despair ne lui arrivent pas à la cheville. Bien que la qualité de l’album possède un son en soi assez crade, c’est parfaitement "écoutable". On est loin des démos de Paysage d’Hivers, le one-man band suisse par excellence. Enfin, au niveau de la qualité du son…

Mais bon qu’est ce que donne ce mélange de désespoir misanthropique glacial ? Il est certain que l’on ressent tout la haine et la désolation de Shatraug, mais… pourriez-vous l’endurer pendant plus de 70 minutes ? Le problème avec ce genre d’album, c’est qu’il faut absolument se laisser plonger dans cet univers glacial pour pouvoir l’apprécier sinon, vous ne ressentirez que de l’ennui… et le fait qu’un mec vous hurlant dans les oreilles n’est pas très apprécié non plus.

Sinon, dans la nouvelle version de 2011, il y a un titre bonus : « Death Serenity ». Enfin, ce n’est que le titre du split entre Monarque et Mortualia, Hymnes Funéraires des Rois, datant de 2008. La durée du titre est plus raisonnable, un tempo légèrement plus vite se fait également entendre. Enfin, rien de très surprenant sur le plan formel de la chose.

Bref, pour conclure cette brève chronique, nous avons ici un album reflétant parfaitement les idéologies du Black dépressif soit le chant désespéré, les guitares répétitives et glaciales, le tout mis en boucle durant une bonne dizaine de minutes. L'écoute de cet opus n'est autre qu'un allé simple dans les confins glaciaux de la mort qui vous caresse les poignets avec de fines lames de rasoir... Car à la fin, il n'y à que le froid, et le vide...
Un album que je conseille aux admirateurs acharnés de ce genre. Car, moi-même friand de ce genre, j’ai trouvé l’écoute de cet opus ardu.