De nos jours, il est relativement clair que le Metal actuel devient de plus en plus métissé, hybride et diversifié alors que le plus traditionnel tente tout de même de garder sa force et son charisme. Depuis plusieurs années donc, la vague metal moderne arrive, offrant de nouvelles choses tout en piochant chez certaines valeurs sûres.
Arrive donc cette année November-7 et son premier album studio, six ans après sa formation et un certain nombre d'EP. Fondé en suisse, le groupe se compose de quatre membres, dont une chanteuse. Je vous vois venir, oui il s'agit bien d'un énième metal à chanteuse. A l'écoute des douze morceaux composant cet album « Season 3 », on est pris dans un ensemble neo-indus-electro-goth-atmosphérique metal, qui pourrait être le résultat de la fusion d'Evanescence, Lacuna Coil et The Birthday Massacre. Les ressemblances sont fortes sans être frappantes, et le groupe use de ces éléments metallistique pour nous faire son type de metal moderne. Et cela fait mouche...

Car même si on peut avoir quelques doutes quant à la crédibilité des suisses, les noms sus-cités n'aidant pas, November-7 nous concocte tout de même des compositions faites aux petits oignons, lourdes, puissantes, intenses et de qualité. Les hits se font tout de suite ressentir de « Her Name » à « Parasite » en passant par « Angel » ou « Falling Down », que de titres créés afin de taper dans l'oreille de l'auditeur, sans aucun doute. Les riffs sont tranchants et en parfait accord avec une basse bien relevée et un chant astral, dont le timbre varie et frôle inéluctablement celui d'Amy Lee, de Cristina Scabbia ou de Chibi... « Angel » et son côté metal gothico/atmo évoque vraiment The Birthday Massacre, le rêve en moins.

Outre ces quelques références, November-7 reste November-7, et ne tombe pas dans le syndrome de la copie conforme, heureusement. Hormis ce côté très accessible et pas assez underground, faisant de cet album un album écoutable pour beaucoup, les suisses misent sur la diversité des morceaux, des riffs, et des sonorités aux claviers, ainsi même si des titres sonnent plus electro/indus, d'autres possèdent un petit côté symphonique ou atmosphérique, planant à souhait même si entraînant. Bien sûr, nous retrouvons quelques ballades comme « Nowhere » ou « In Love with Hate », plus ou moins accrocheuses, mais dans lesquelles on saluera la prestation vocale de Annemaria Cozza, qui n'en fait pas de trop et ne tombe pas dans l'émotif ou le laisser aller.

« Amber Lights », malgré son lent démarrage, mise sur un certain aspect atmosphérique, les guitares à la limite de l'acoustique en tête et en duo avec des riffs électrisants et syncopés, alors que « World in Agony » sonne parfaitement comme l'exemple même de l'hymne indus synthétique.

Toutefois, on regrettera le manque de montée en puissance sur certains morceaux, un certain manque de patate donc, qui n'est seulement qu'à approfondir. Par contre les deux derniers titres, le radio edit et le remix, restent pour le coup dispensables, l'album se serait sans doute mieux porté avec dix morceaux uniques.

En clair, un bon premier opus pour un groupe aux qualités certaines. De plus, ce « Season 3 » est très bien produit et mixé par Stefan Glaumann (Rammstein, Within Temptation) pour un son impeccable, peut-être trop lisse pour certains. En somme une bonne découverte, sans non plus être le chef d'oeuvre de l'année, il manque ce petit quelque chose qui parviendrait à le faire davantage ressortir de cette scène immense.