En Suède, on aime bien le "death mélo", IN FLAMES, DARK TRANQUILITY et tout, ça les connaît. Mais il vient un temps où il faut dire stop, parce qu'il y en a marre ! C'est ce qu'ont dû se dire les petits Scandinaves de CELLOUT lorsqu'ils ont fondé le groupe, car avec leur premier méfait, «Superstar Prototype», on est très loin du genre de leurs aînés. Mais on ne pourra pas leur reprocher d'avoir mal nommé leur premier jet, il porte son intitulé à merveille.

Car «Superstar Prototype» réunit toutes les recettes de ce que peut être le metal commercial pour les "mioches". Bon, le quatuor a légèrement oublié que les goûts des plus jeunes ont sensiblement évolué ces dernières années, passant des joggings aux slims, des dreadlocks aux mèches emo (avec des gros tatouages pour donner un semblant de virilité par-dessus, quand même). Là, c'est carrément un petit saut en arrière de plusieurs années qu'on fait. À mi-chemin entre le "neo" et le simple "metal/rock soupesque", on se croirait tout droit revenu aux heures de gloire de DROWNING POOL et consort ! Mais, même si "commercial" ne rime pas toujours avec "mauvais" (il suffit de voir ALTER BRIDGE pour s'en convaincre), force est de constater que CELLOUT ne nous montre pas vraiment le bon côté de ces mouvements musicaux formatés. Tout y est pour rendre honneur au groupe taillé pour la radio, qui ne fera qu'un single tapageur pour disparaître aussi rapidement qu'il était venu : on pioche à droite à gauche les recettes les plus niaises et qui ont le mieux marché commercialement parlant, on mixe et on sort sans apporter de personnalité. Et on répète tout ça durant les onze titres qui composent ce «Superstar Prototype» et c'est l’écœurement le plus total qu'on finira par ressentir au bout d'une dizaine de minutes.

Ce qui est dommage, car cela ne commençait pas si mal. Le titre d'ouverture, «Dark Days» est loin d'être désagréable à écouter. Étalage de riffs légèrement sous-accordés, mêlé d'une nappe de clavier donnant des sonorités modernes, chant clair avec un refrain entêtant.Certes, il ne réinventera pas la poudre et est très loin d'atteindre l'Everest de la complexité, mais parfois, la simplicité commerciale ravit nos oreilles qui ne demandent qu'à se reposer. Sauf que lorsque la recette n'évolue jamais et qu'on a toujours cette maudite impression de déjà-entendu («Breathe» pourrait faire penser à du KORN par moment, par exemple) durant la quarantaine de minutes que dure ce disque, on se lasse. Et l'objet qui était censé nous faire passer un agréable moment auditif termine au stade d'abonné absent de simple fond sonore insipide.

Au final, «Superstar Prototype» s'avère être au stade encore au-dessous du prototype vers la reconnaissance. Eh oui, messieurs de CELLOUT, cela peut sembler simple de composer une musique "easy listening", mais faire en sorte de sortir du lot de tous ces groupes à destination plus ou moins radiophonique assumée en est une autre. Moins d'homogénéité et plus de recherche d'identité pourrait vous y aider. En attendant, passable, tout juste passable...