Jeune groupe formé seulement en 2006, REVOCATION avait surpris beaucoup de monde avec son premier album autoproduit surpuissant qui leur avait permis de signer chez « Relapse », qui est quand même une sacrée référence en matière de « dézinguage de tympans ». Après « Existence is Futile » en 2009, voici leur troisième né « Chaos of Forms », muni d’un artwork assez old-school, qui s’il ne témoignera pas d’une énorme évolution de la musique du groupe, est une nouvelle preuve de la qualité remarquable du groupe.

REVOCATION évolue toujours dans un registre « thrash metal » ultra technique mâtiné de « death ». Les qualités techniques exceptionnelles du groupe sont toujours bien mises en avant mais sans étouffer l’ensemble, laissant la part belle aux mélodies catchy et volontiers enthousiasmantes. Que ce soit la qualité de frappe du batteur, la basse toujours bien présente, même si peut-être moins mise en avant que sur le précédent. Les parties de guitares variées, fouillées et complexes de David Davidson, dont le jeu complet a assimilé toutes les influences de diverses styles de metal du « death technique » au « heavy » (au passage, le mec a été sacré meilleur guitariste moderne par « Metalsucks », cette année), ou encore les deux voix complémentaires... Le tout tend à tirer les morceaux vers le haut, sans faire fuir l’auditeur par des fioritures gadgets trop dégoulinantes.
Bon, les deux premiers titres « Cretin » et « Cradle Robber » sont certes, deux tueries qui enverront sans faillir l’auditeur dans les cordes par une rythmique effrénée et des riffs puissants et entraînants, mais on observera déjà dans les soli un coté mélodique très efficace. Quelques morceaux ont d’ailleurs dans leur refrain un coté authentique très américain dans une optique assez « metalcore », qui pourrait lorgner sur un TRIVIUM, certes dopé aux stéroïdes (« Dissolution Ritual », « No Funeral »). On trouvera également des breaks « jazzy », des passages pseudo-acoustiques et d’autres plus « heavy » (« Conjuring the Cataclysm ») ainsi qu’un improbable pont joué à l’orgue Hammond (« The Watchers »).

Au final, on tient ici un excellent album pour amateurs du genre. Les allergiques aux « branlettes de manche » ne feront qu’un très léger détour par ce cd, avant d’en être détourné par la surenchère technique. Mais ceux qui accrochent au style y trouveront de nombreuses raisons d’être satisfait, par un album à plusieurs lectures qui nous mettra un sacré coup derrière la tête d’entrée, avant que l’on ne commence à s’intéresser à sa structure et à y déceler les nombreuses subtilités. Intense, dynamique, inspirée, voici une œuvre en tout point remarquable.