Tout d'abord, nous ne pouvons parler de GRIFFAR, "black-metal frenchie", sans se pencher longuement sur son géniteur, le guitariste/compositeur Drakhian, qui l'a créé en 1997.
Drakhian, qui se fait donc vraiment remarquer lors de la sortie de la démo "Of Witches And Celts" de GRIFFAR, donc. Cette démo reconnue unanimement par la critique à sa sortie en 2002, avec ses allures d'album accompli (4 titres pour 48 minutes d'enregistrement), cette démo qui re-visite en quelque sorte le "black" des 90's. Aujourd'hui, Drakhian est présent dans différents projets et groupes comme LOUDBLAST, BLACK DEMENTIA et FORNICATION. Notons aussi un projet solo appelé DRAKHIAN, qui à sorti en Mai 2011 un album intitulé "High Zephyr Point" qui complète le tableau, pour ce guitariste aux avancées black indéniables.

Mais revenons-en à GRIFFAR et à ce premier véritable album de la formation en trio avec Alsuid, Hellskim et Drakhian, intitulé "Monastery", qui paraitra début octobre de cette année 2011.
Nous avons au menu 9 titres relativement longs, qui font transparaître un hommage au "black" des 90's bien sûr, mais qui nous enmènent dans les labyrinthes techniques du guitariste qui avance dans le registre noir, mais avec une lucidité incroyable.
Nous avons toujours du "black" agressif, "pagan" quelquefois, mais toujours mélodique. Le jeu de guitare est époustouflant de maîtrise, aussi bien en rapidité qu'en lourdeurs malsaines, ainsi qu'en soli sortant des sentiers battus.
Inévitablement, on cherche à rapprocher les envois avec ceux des maitres du genre comme DARKTHRONE ou NAGELFAR, mais surtout, on se replonge dans l'univers d'un DISSECTION, avec notamment "The Demented God", "My Wolf Legacy" et "last World". Titres en mid-tempo frôlant un certain côté épique et nous apportant une certaine nostalgie de circonstance.
La piste 7 "Diabolical Kingdoms", courte mais intense, se veut-être le moment le plus mélodique de l'album, maudit en diable de toute façon vous n'y échapperez pas.
Outre ces morceaux énumérés ci-dessus, vous aurez droit à ce "black" rapide, destructeur, sauvage aussi, qui fait ressortir bien-sûr des parties de guitare dépassant les limites du convenu dans le style qui nous intéresse ici. Mais j'en oublie la voix qui colle parfaitement au chemin emprunté et la batterie aux élans plus qu'honorables, il fallait le préciser.
"Monastery" (enregistré en 2007) nous montre donc un GRIFFAR au mieux de sa forme, explorant divers horizons du métal extrême pour mieux les intégrer dans ses compositions sans dénaturer l'essence même du "black-métal Scandinave" qui se voulait à la fois brut et mélodique au milieu des années 90. Faire du neuf avec du vieux, pourquoi pas quand le résultat en vaut largement le détour, comme c'est le cas ici.

En conclusion, nous tenons un opus remarquable de la part des black métalleux Frenchies, qui va faire la différence, c'est certain. Écoute obligatoire et acquisition recommandée pour tous les métalleux extrêmes à l'affût d'enregistrements représentant une certaine avancée dans le "black-metal contemporain".