CHRONIQUES D'ALBUMS




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UNEXPECT
Fables of The Sleepless Empire [ 2011 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Digipack - Durée : 55.53 - Style : Metal expérimental
Informations :
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Contact label :
Contact groupe : http://www.unexpect.com/ http://www.myspace.com/unexpect
 


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ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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Chronique : 03 septembre 2011 - Chroniqueur : Bakounine
 

Et les réminiscences d’instants perdus s’amoncelaient dans nos esprits brumeux, tels les nostocs dans les contrées humides. Le chaos s’était abattu de manière subite et inattendue dans un aquarium de chair, avait déferlé sur le monde et l’Europe, puis, plus rien… Mais tel un phénix mécanique, les ineffables trouvères d’UNEXPECT renaissent de leurs cendres, portés par un nouveau violoniste, le cyborg-gitan elfique répondant au doux nom de Borboën, avec un troisième album : « Fables of The Sleepless Empire ».

Pour ceux ayant raté les épisodes précédents : Dans une lointaine contrée, connue sous le nom de la belle province, un colosse roux et chauve (Oui, on peut être chauve et roux à la fois) nommé Artagoth forma un groupe de metal, le rejoignirent tout à tour « Le bateleur » dont le passe-temps favori consistait à frotter des boyaux de porc sur des crins de cheval, Exod le tisseur d’harmonies, Syriak le lyriciste, ChaoTh le grave sentinelle, grand amateur de chats devant l’éternel, Leïlindel la fée magyare et enfin Landryx, le brutal faiseur de rythmes. Et cette fine compagnie s’élança dans l’inconnu pour créer l’évènement en l’an de grâce 2007 (ou 95 dans le calendrier nord coréen) avec un deuxième album du nom de « In A Flesh Aquarium ». Une œuvre fondamentalement traumatisante, dont la conception aberrante et hermétique de l’harmonie conférait au génie et leur avait permis de s’attirer l’attention des plus grands, tels le sieur Portnoy du Nouveau Monde, maître du progrès au sein de sa tribu « DREAM THEATER », les invitant à bord de son esquif pour parcourir l’ancien monde avec les indigènes nordiques d’« OPETH ».
Bien à l’écoute de ce disque compact, je n’ai d’abord pas subi l’effet escompté : pas d’ivresse subite, pas d’enivrante migraine liant mes lèvres et rétro-inhibant mon cortex, de par une incompréhension absolue au départ de cette œuvre, comme j’en avais connu avec le précédent opus. La plupart des passages coulant et passant sur mon corps et ma conscience, aussi aisément que le Saint-Laurent dans son golfe ou certains liquides ambrés dans mon pharynx, à l’occasion. Pourtant l’œuvre en soi est réellement dans la continuité de ce qui avait été fait sur « In A Flesh Aquarium », donnant dans un « metal » éminemment baroque, déséquilibré, schizophrène, exubérant, pluraliste, pompeux, irrégulier, bizarre, inégal, mélancolique, mégalomaniaque, antithétique, contradictoire, avant-gardiste, expérimental, que ce soit d’un point de vue purement musical ou dans des paroles, plus qu'abstraites, où l’on ne s’étonnera pas de la présence d’une pendule sous-alimentée (« Unfed Pendulum »), ou de voir l’humanité se faire piétiner par des potirons (« Orange Vigilantes »), se permettant même des courtes incursions dans la langue de Molière ou celle de Franz Liszt.

Mais ces pérégrinations diverses et variées si elles étonnent, confondent voire révoltent par leurs enchaînements désarticulés et aléatoires, demeurent relativement cohérentes, on n’aura pas ici de structure purement révolutionnaire et nonsensique, comparé au précédent. Tout semblant presque ordonné, par un cerveau grotesque et malade certes, mais les traits en eux-mêmes semblent répondre toujours à une certaine forme d’organisation. Ce qui n’est pas négatif ici, bien au contraire, plutôt représentatif d’un groupe qui maîtrise chaque aspect de la déchéance de sa démarche et d’ailleurs chaque réécoute vous offre l’occasion de découvrir des nouvelles subtilités. L’autre point important à souligner ici est le changement d’atmosphère créée par la production où règne en maître l’algide présence de Jef Fortin d’ANONYMUS (qui lui d’ailleurs est chauve et brun, comprenne qui pourra). Ce changement se traduisant par un net rééquilibrage des niveaux des instruments avec une présence plus importante du violon de Borboën et de la basse-neuf cordes de Chaoth, aux dépens des guitares et du clavier, un peu moins omniprésents qu’auparavant. Au passage, puisqu'on parle de clavier, souhaitons bonne route à Exod qui a pris les chemins de traverse vers ses propres projets, après avoir participé à la composition et à l’enregistrement de cet album et dont la patte demeure présente. Ses claviers tissant l’emballage génial de l’œuvre.

Mais, me direz-vous, tout le paragraphe précédent n’est pas forcément d’une grande utilité descriptive pour le Vulgum Peccus n’ayant jamais posé l’oreille sur du UNEXPECT. Alors, pour résumer la musique d'UNEXPECT, disons qu’elle ne ressemble à rien de ce que vous n’avez entendu auparavant et est un mélange d’à peu près tout ce qui existe en musique et ailleurs : « jazz », « bossanova », « classique », « musique de chambre », « tango », « rock », « valse », « black metal », « grindcore », bref, tout. Imaginez un peu le mélange du GOLDEN GATE QUARTET avec les messes de François Couperin, les « Six Litanies For Heliogabalus » de John Zorn, NAPALM DEATH, une musique de film d'Ennio Morricone, « Midian » de CRADLE OF FILTH, la boîte à Musique de Jean François Zygel, en passant par MR. BUNGLE, du « dark ambiant » et Patrick Sébastien… Un lieu clos où des musiciens baroques junkies sortis complètement groggy d’un opéra jouent des vibrants airs romantico-kitschs devant une rythmique quasi-messhuguesque et un clavier emmenant le tout vers une electro-dépravation infernale. Le tout possédant un côté accrocheur indéniable et une virtuosité insolente à toute épreuve. Ajoutez à cela la présence d’une multitude de voix théâtrales au possible, des voix caressantes de frivoles dryades éthérées à des hurlements de banshees, en passant par le discours insoutenable du plus veule des politiciens.

Bref, vous l’aurez surement compris à ma bafouille, UNEXPECT reste et demeure un groupe pas comme les autres, d’une crasse difficulté à décrire, aberrante et sans doute ignoble pour les êtres conventionnels, cette musique vous capturera si vous y êtes réceptifs et ne saura vous relâcher. Plus qu’un album, nous n’avons ici rien d’autre qu’une œuvre. À conseiller à tous ceux qui ont aimé le précédent et peut-être à d’autres, car légèrement moins déroutant. Plus qu’avant-gardiste, moins que simple, cet album est une quête perpétuelle d’infini. Infiniment différent, infiniment autre, mais tellement et foncièrement lui-même...

Le chaos est revenu irradiant les esprits faibles de l’obsolescence de son âme et de l’indécence de son son. Pourtant contrairement à l’épisode précédent, celui-ci me paraît le même mais plus familier, moins déroutant. Est-ce dû au fait d’une discrète mutation de sa structure, ou de mon propre esprit ? Ai-je changé depuis ? Suis-je moi ? Cette nouvelle invasion a-t-elle touché les limites de mon être, les limites de l’humain ? Je l’ignore, mais je sais au plus profond de mon être que lorsqu’il ressurgira de nouveau, j’observerai ses nouvelles formes, son évolution avec une rigueur plus que scientifique et passionnée. Suite au prochain épisode.








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