Depuis leur premier effort paru en 1997, les power-métalleux de BRAINSTORM ont pour excellente moyenne la parution d’un album tous les 18 mois. Malgré une d’ores et déjà prolifique discographie, les Allemands signent - en toute logique, a-t-on envie d’ajouter - une neuvième page de leur histoire, moins de deux ans après le réussi « Memorial Roots». « On The Spur Of The Moment » démontre une fois de plus qu’on peut faire de la bonne musique avec, somme toute, peu de choses ! Un bon chanteur, des riffs costauds sans être très techniques, une base rythmique solide et basique. Des ingrédients pourtant simples, issus des meilleures marmites (les vieilles, diront certains), mais néanmoins, non dénuées d’une petite touche de modernité, juste là où il faut.

Pourtant, l’entrée en matière "Below The Line", si elle reste sympathique, est loin d’obtenir l’ovation durant les 6 premières minutes (difficile de faire oublier l’énormissime "Forsake What I Believe" qui ouvrait leur opus précédent). Le mid-tempo ambiant de ce long titre a du mal à s’imposer et à captiver d’entrée. Tout le contraire du tonitruant "In The Blink Of An Eye", où les riffs massifs alternent rapidité et lourdeur. La voix d’Andy B. Franck rappelle sur certaines montées un certain Timo Kotipelto, mais son propre timbre, si particulier, reste identifiable entre mille, de même que son placement du chant et ses arrangements feuillus. "Temple Of Stone" donnera sans doute les premiers maux de gorge au public durant les concerts, tant ce morceau semble tailler pour le live. Des refrains engageants et des plans rythmés à souhait, font de ce titre une potentielle machine à « Hey – Hey… » ! "In These Walls" est quant-à lui plus expérimental, plutôt orienté « Metal Alternatif ». Les lignes de piano et de clavier moderne couplées aux plans rythmés des guitares, sur lesquels s’ajoutent les vocaux expressifs de Franck, en font l’un des morceaux les plus prenants du disque. Un futur classique du groupe ? Le rapide et entraînant "Where Your Actions Lead You To Live" ravira les fans de « Power Metal épique ». "Still Insane", "No sinner – No Saint" ou "A Life On Hold" sont des titres on ne peut plus « classiques » pour BRAINSTORM, typiquement ancrés dans la mouvance « Power/Heavy Metal », bien old school dans l’approche. Riffs racés, harmonies facilement mémorisables, refrains percutants, soli en mode pentatonique, et bien sûr, chant haut perché bourré d’harmonies et fredonnable par tous ! Avec de tels arguments, BRAINSTORM peut prétendre au titre de JUDAS PRIEST des temps modernes. La similitude entre le quintette germain et leurs maîtres à penser britanniques est des plus flagrantes sur cet album. Et le dernier titre "My Own Hell", avec ses attaques cintrées, son rythme matraqueur et ses claviers sifflants, n’aurait pas fait tâche sur « Nostradamus », dernier opus en date de la bande à Halford. Alors, sombre copie ? Les ingrédients sont là, mais comment en vouloir à ces vétérans, sur le circuit depuis 1989, qui nous prouvent album après album l’honnêteté de leur démarche.

Bref, du bon Heavy Metal, tout est dit! BRAINSTORM démontre que la simplicité et l’intelligence d’écriture ont parfois raison de la technique à outrance, et ça fait du bien en cette période survitaminée où le Metal se définit de plus en plus par le « branlage de manche » et autres dérivés. Un album en tout cas très plaisant à écouter, bien produit (son assez naturel mais massif, « made in Bade Wurtemberg ! »), qui ne va en rien révolutionner le genre, mais qui envoie une sauce qui prend à tous les coups ! Une recette à l'ancienne mais remise au goût du jour, qui fera plaisir aux amateurs de « Heavy Metal » à la JUDAS PRIEST.