Cela fait maintenant un bon nombre d'années que le groupe LAMB OF GOD traîne sa patte dans le monde de la musique extrême. Et comme tout groupe qui connait une forte expansion, il faut aussi compter sur les émules qu'ils font. Mais n'est pas LAMB OF GOD qui veut. Seule une poignée de musiciens expérimentés peut se permettre d'égaler la technique utilisée par la bande à Chris Adler.

Mais pourquoi vous parler de LAMB OF GOD alors que le sujet de ma chronique est le groupe italien de "death metal" : PREHATE?
Pour résumer, PREHATE est extrêmement influencé par le même style de métal que LAMB OF GOD. Mais pour l'heure, et avant d'exprimer mon mécontentement envers ce groupe, on va faire les présentations. Originaire d'Italie, ce quatuor formé à l'origine en 2007 déploie son "death metal" avec son premier album "2012". Septembre 2011, PREHATE revient à la charge avec "We Don't March Alone", album suintant comme son prédécesseur, le death metal plagiat à plein nez.

PREHATE fait parti de ces groupes qui sont très doués techniquement parlant, mais dès qu'il s'agit de composer intelligemment, plus personne n'est présent. C'est donc cette technique qui va être mise à contribution afin de noyer la construction et l'originalité des morceaux. La découverte du combo reste assez intéressante car on s'extasiera devant les prouesses sans limite du quatuor, mais au fil des écoutes, cet opus devient très vite lassant de par son manque d'originalité.
Une double grosse caisse omniprésente sur "Painless", un riffing très saccadé sur "Such a Sad Place", voilà en général ce qui nous attend sur ce "We Don't March Alone". Un énorme mur de son incassable qui rend hommage aux plus beaux groupes de ce style que l'on ait entendu jusqu'alors...
Programme massif s'il en est, mais très redondant au fur et mesure que l'on découvre les influences qui dégoulinent de cet album. Les plus explicites sont LAMB OF GOD et DEVILDRIVER et les quelques groupes de la nouvelle vague "metalcore" américaine.
Vocalement parlant, même si le hurleur en chef est un véritable performer, il laisse néanmoins transparaître le même timbre de voix que Randy Blythe, car les cris et prononciations sont très similaires. Là est le problème de PREHATE, le talent, ils l'ont, mais ils restent sur leurs acquis en ne prenant pas le risque d'innover.
En résumé, "We Don't March Alone" est un beau patchwork de tout ce qui se fait de mieux donc, mais l'originalité en moins.
On se surprendra juste avec l'ambiance apocalyptique de "The Deception" qui ramène un peu de fraicheur et de calme dans le mur sonore de cet album, mais il faut avouer qu'une seule piste sur dix, c'est très peu.

En bref, si cet album a des allures d'un superbe défouloir rempli de technique, il s'avère être extrêmement creux pour tout auditeur étant exigeant avec la nouveauté. PREHATE a beaucoup de potentiel technique mais pas assez de volonté pour se créer une véritable identité. Espérons que l'inspiration ne tarde pas à venir car au bout de deux albums, ça commence à faire long.