CHRONIQUES D'ALBUMS




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CRUDY
The Beauty In Decay [ 2010 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Durée : 70.37 - Style : Rock Metal ambient/expérimental
Informations :
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ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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Chronique : 14 septembre 2011 - Chroniqueur : Bodomania
 

Aaah, le "one man band"... Une expression libre et unique, sans restriction, sans concession et surtout, sans problème d'ego! Guillaume 'CRuDY' DECONINCK a donc fait le choix de réaliser ce second opus en solitaire, un an après la sortie d'"Out Of Time". Naissance d'un projet "rock metal ambient/expérimental", où la mélancolie et le mystère, instaurés par son créateur, se voient aujourd'hui traduits par une nouvelle offrande musicale, une auto-production (KJP Records), intitulée "The Beauty In Decay". Tout un programme...

Le travail des ambiances étant peut-être l'un des gros atouts et tout simplement l'ingrédient principal, "Bohemian Introduction" sera ainsi parfait pour ouvrir cet album. Une instrumentale minimaliste touchant de près à l'"atmosphérique" et au "drone", dans laquelle se mêlent bruitages et nappes vaporeuses. Ce démarrage est donc partagé entre une progression à la fois inquisitrice et pleine d'espoir. "Crushed In My Veins" nous renvoie à son tour dans un espace-temps indéfini. Avec ses sonorités "indus", "cold wave", "heavy", "atmosphériques" et un clavier intergalactique, pour cette piste d'un autre temps. Le chant gothico-romantique désincarné est discret, mais prend pourtant le dessus. La guitare électrique est rêche mais lointaine, au même titre que la batterie (au son "clair") de Kosad. Nous sommes alors plongés dans un climat irréel et déstabilisant, qui s'achève par quelques notes "symphoniques/classiques". Mélange d'ASIA et de DEAD CAN DANCE... On poursuit notre chemin par quelques touches de piano sur "Forgive Me". Une jolie mélodie en introduction nous ramène très vite vers une partie beaucoup plus obscure, mais aussi légère et poétique. Passé les pleurs étouffés, la voix claire nonchalante est parfois quelque peu faiblarde, ce qui rajoute un effet décalé, unique, qui correspond bien à l'univers, mais amenuise aussi à certains moments l'impact créé par cette sombre atmosphère. La suite est d'autant plus noire, par son aspect "sympho poussiéreux" sentant bon les premiers DIMMU BORGIR, et un chant et une atmosphère "black", sans compter le tempo quasi-doomesque. Mais le côté "prog'" étant omniprésent, d'autres changements nous attendent. Petit retour vers des déclamations dérangeantes sous fond d'un genre inclassable. "Avant gardiste", nous y sommes. Les accélérations prendront le dessus dans un climat industriel, synthétique/robotique, avant que le piano ne refasse surface pour conclure cette piste aux accents aussi variés qu'étonnants.

L'atmosphérique planante et nostalgique nommée "Like a Child" amène un souffle d'air frais. Le chant plaintif, fragile est plus léger sur le refrain de ce court morceau guidé par une instrumentale redondante qui monte peu à peu en émotion. Guitare électro-acoustique, clavier brumeux en retrait et un son clair, manquant peut-être de puissance, mais qui, pour ce type de titre, est finalement adéquat. Simple mais émotionnel, avec l'aura d'ANATHEMA qui plane juste au-dessus.
Le court interlude "Pain Factory" suit à merveille son prédécesseur par un tempo très lent, seulement quelques lignes planantes et un synthé qui nous ramène vers l'une des principales influences de ce projet, TYPE O NEGATIVE. De par certaines ambiances et l'emploi du clavier. Une inspiration que l'on retrouve de part et d'autres de l'album et le morceau suivant "Drunk Again", ne fera pas exception, même si le son "dark wave" prend ici une grande place. Quelques sombres grattages de corde viennent étoffer une rythmique presque au ralenti, alourdissant bien l'ensemble. La voix est encore mise en avant mais se fond plutôt bien, malgré ce sentiment constant d'une justesse quelque peu "borderline". Une fin "atmosphérique" et "électrique" plus sereine nous attend, avant de se noyer dans "Ocean Of Tears". Quoi de mieux qu'un son cristallin pour parler d'eau? L'introduction aquatique, véritable songe classieux, nous entraîne très vite au fond des abysses. Le ton se durcit, en dépit d’un refrain plus léger, un chant qui est encore une fois si proche qu'il semble nous caresser les oreilles. Intéressant, belles ambiances, avec une forme pourtant toujours très minimaliste. La guitare, qui n'a servi qu'à renforcer (électrifier) le morceau par quelques discrètes interventions depuis le début, nous gratifie tout de même d'un petit solo avant la fin. Une conclusion qui nous laisse rêveur, juste avant une coupure (trop) nette, qui nous sortira brutalement de nos songes.

Place à l'orage et à la douceur avec "Cold Memories". Une belle mélodie au piano qui monte en puissance, un chant délicat. Un style "cold" et "gothique" intense qui nous révèle un beau moment, se rapprochant encore de DEAD CAN DANCE. On ressent un souffle froid léger, un univers de désolation, aussi rude qu'apaisant. À écouter bien évidemment au chaud sous la couette ou derrière la fenêtre un jour de pluie... Après la pluie, vient le feu. CRUDY change de registre avec "Feel The Flame". Un tempo très lent et des notes de guitare agressives et répétitives, qui installent de manière contradictoire une certaine instabilité. Des sonorités d'un autre monde, toujours partagé entre le côté old school et futuriste. Plus complexe, avec une voix plus profonde et quelques cris, aussi. Des montées vocales qui montent et redescendent. Nous sommes dans les montagnes russes, sauf que le parcours nous laisse sur place, on avance et on recule... Un solo "heavy" se chargera alors des dernières notes. Un quatuor assez inégal se chargera d'achever "The Beauty In Decay". Nous avons d'un côté, "Suffer My Desire", dont les pleurs seront rythmés par une progression instrumentale "rock" désenchantée, très prenante. Ce qui n'est pas le cas de "June", qui m'apparaît plus plat, moins marquant, surement à cause du refrain "terne", malgré un joli solo et des ambiances travaillées. En revanche, "Lost Memories" révèle une sublime partie instrumentale. Dans ce registre là, on peut dire que la magie opère, le talent du compositeur se révèle vraiment. Puis, par une rythmique crépitante, "Lola's Burning Alive" vient ajouter plus de dynamique en cette fin d'album. Solo "heavy", comme le ton général aux accents "rock hard/sympho". Une fin sans prétention qui reflète finalement assez bien le domaine musical choisi par son créateur.

CRUDY ne s'apprivoise pas à la première écoute, c’est certain. Les 13 pistes de ce nouvel album, l'une après l'autre, nous larguent dans un univers inconnu... et familier. Familier, par la proximité de son interprète, inconnu, par le côté très personnel de cette expérience musicale. Mais le laborantin a de l'idée et nous n'aurons pas besoin de prêter l'oreille très longtemps pour arriver à comprendre la formule de "The Beauty In Decay", qui n'est pas inaccessible non plus. Quelques petits bémols (transitions, chant), des "maladresses" qui n'en sont pas vraiment. Effet voulu? En tout cas, ils révèlent une sincérité touchante. Le genre d'album que nous ne verrions pas autrement, car le rendu, dans sa forme (production) et son fond (compositions), brut et délicat à la fois, est finalement exactement comme il devrait être. On ressent un sentiment d'isolation et de mélancolie évident au travers des textes et de la musique qui l'entoure. Tout en retenue, Guillaume DECONINCK nous livre ses confessions, il nous laisse une porte ouverte vers ses pensées les plus profondes. Des confessions imparfaites peut-être, mais d'une grande sensibilité ... Humaines.








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