Le premier album de ONE WITHOUT « Thoughts of the secluded mind » avait reçu un accueil plutôt positif de la part des critiques. Mais les groupes savent bien que produire un bon premier album est une chose, confirmer son potentiel avec le deuxième en est une autre.
Les suédois se jettent à nouveau à l'eau avec « Sweet relief », un album plutôt chargé, puisque le disque offre une écoute de plus 17 pistes, soit plus d'une heure de son.

Sans tarder « Hunger » soulève un pan du voile de cette nouvelle composition. La griffe suédoise est immédiatement identifiable. Car si ce beau pays est l'inventeur de délicieux petits pains croustillants, il est également le berceau de ce "metal/death mélodique" typique très apprécié de la scène metal. Le titre se poursuit avec un growl masculin plus étrange, car a priori un peu coincé au fond de la gorge. Le chant féminin qui apparaît ensuite est lui, nettement plus appréciable. La chanteuse du groupe, Catrin, possède effectivement un timbre assez séduisant, clair, constamment maitrisé, sans effets vocaux artificiels, sans surenchère, sans envolées lyriques outrancières.
Pour ONE WITHOUT, ces vocaux apparaissent comme un atout particulier, beaucoup d'attention a été apporté au mixage sur le chant, largement mis en avant par rapport au reste de l'ensemble instrumental. Il est ainsi original, mais aussi un peu étrange d'entendre cette voix parfaitement posée alors que derrière, les rythmiques se déchaînent, un peu comme si Catrin traversait la rue en sifflotant au milieu d'une tornade.
"Sweet relief" met également en évidence un bel aspect mélodique. Les guitares font le travail, la technique globale est maitrisée, certains solos bien intégrés créent la petite note mélancolique qui devrait sans problème en retenir plus d'un. Tout est bien en place, même si les éléments d'accroche sont cousus de fils blancs et très prévisibles. "Sweet relief", c'est aussi une prise de risque zero : mignon, pas mal fait, mais surtout très lisse et très conventionnel. Le disque ne fait pas mal aux oreilles, voilà qui est certain, mais n'apporte rien non plus à la musique en elle-même.
Surtout qu'au fil de l'écoute, le beau visage de porcelaine commence à s'effriter.
17 titres, c'est tout de même très long dans le sens où chaque composition est construite de la même manière. Une impression de monotonie s'installe alors, renforcée par un chant tellement maîtrisé qu'il en devient rébarbatif. Surtout que les growls utilisés à outrance pour doubler le chant principal ne facilitent pas l'écoute. Entendre ce perroquet démoniaque répéter inlassablement chaque fin de phrase deviendrait même insupportable et après 12 titres, la fin de l'album se fait nettement plus pénible.
De même, l'utilisation de sonorités synthétiques constitue un artifice largement dispensable (« Forget your pride ») mais heureusement, ONE WITHOUT a cette fois-ci eu la bonne idée de ne pas en remplir le disque, ce qui lui aurait été définitivement fatal.

Trop superficiel, "Sweet relief" aurait mérité d'être raccourci afin de creuser davantage ses compositions et d'en faire mieux ressortir les bons éléments, au risque de stagner dans la catégorie de groupes de première partie de concert. La technique de qualité, le côté énergique couplé au chant plus doux devrait toucher quelques fans de "metal mélodique". Les amateurs de groupes plus audacieux, mouillant plus leur chemise iront, quant à eux, rapidement voir ailleurs.