Certains groupes possèdent en eux la magie de faire des choses magnifiques en piochant dans tous les domaines musicaux possibles et « inimaginaux » (comme aurait dit un certain ministre).
Ainsi, NUCLEUS TORN, l’ovni musical dirigé de main de maitre par Freddy Schnider, vous emmène avec ce quatrième album « Golden Age » dans une errance absurde et inattendue entre néofolk, dark metal, free jazz, néoclassique, musique celtique et ce, avec une maîtrise plus qu'admirable.
Aussi pourrez-vous y croiser du violoncelle, du hautbois, du violon, de la contrebasse, du saxophone, entre autres et pas moins de quatre chanteurs différents... Le maitre de cérémonie lui-même se chargeant de toutes les guitares et basse, du piano, des orgues d’église, des synthés, du « Hammered Dulcimer », du bouzouki, de l’oud et des pipes irlandais, entre autres…
La grande nouveauté de cet album est l’incorporation d’une nouvelle chanteuse (la deuxième) qui n’est ni plus ni moins qu’Anna Murphy d’ELUVEITIE (que les allergiques à la vielle à roue se rassurent, ici il n’y en a nulle trace, juste sa voix).


Cet album est magnifique, majestueux, impétueux et charmeur. Voila comment je résumerais au mieux cet album en quatre mots (et me ferait alors, à raison, taper sur les doigts par mes correcteurs…)
L’album tient en six morceaux de longueur et de sonorité très varié, allant du vrai metal avec growls au « pas metal du tout ». En fait, c’est une vraie montée en intensité qui anime l’album, du premier morceau « Golden Age » très doux et velouté, aux arrangements très folkloriques avec cette flûte parcourue par une voix masculine et surtout deux voix féminines : celle de l’ « ancienne » : Maria d’Alessandro et celle d’Anna Murphy, réellement magnifique notamment sur le refrain, elle prend réellement toute sa valeur lorsqu'elle est ainsi mise en valeur (on est dans ce qu’ELUVEITIE avait partiellement échoué à faire avec son "Evocation"). D’ailleurs, tout chez NUCLEUS TORN est si bien maîtrisé et chaque élément va mettre en valeur son prochain : l’acoustique et l’électrique se mélangent à merveille, quand le doux et le puissant copulent harmonieusement… Le piano viendra partout installer sa sérénissime splendeur sur un « Silver » notamment qui a un petit coté ANATHEMA, surtout dans la voix du chanteur sur le début. Il faudra attendre l’avant-dernier morceau « Ash » pour commencer à entendre le vrai début d’une intensité purement "doom metal". Mais si un titre devait rester dans les mémoires, ce serait sans nul doute le dernier : « Death Triumphant » complètement inclassable, avec l’entrée d’un saxophone improvisant dans une ambiance jazzy étonnante, puis plus violente avec l’entrée d’une grosse guitare et du growleur sur le morceau. Mais il est impossible de décrire avec des mots l’intensité profonde dégagée par ce titre.

Au final, cet album est un nouveau coup de maître pour NUCLEUS TORN dont on ne regrettera que la durée, nouvelle preuve que Freddy est un compositeur de génie, ayant appris, assimilé et compris quantité d’influences variés (classique, jazz, metal, folk…) et développé son propre univers avant-gardiste bien à lui. La quantité d’interprètes de niveau irréprochable ne modifie en rien la cohérence de l’œuvre. Bref, pour résumer : Ceci est de la musique !!!