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NIGHTWISH
Imaginaerum [ 2011 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Digipack - Durée : 74.50 - Style : Métal Symphonique
Informations :
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Contact label : http://www.nuclearblast.de/fr/
Contact groupe : http://www.nightwish.com/en/ http://www.myspace.com/nightwish
 


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ORIGINALITE
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Chronique : 26 décembre 2011 - Chroniqueur : La.Faux
 

Les ténors du "métal symphonique", moultes fois copiés mais rarement égalés, nous reviennent enfin avec leur nouvel opus, le concept-album "Imaginaerum". Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il s’était fait attendre : 4 ans se sont écoulés depuis la sortie de "Dark Passion Play", et si les sites d’actualité musicale ne cessaient de relayer des communiqués réguliers depuis plus d’un an, rien de concret ou de satisfaisant n’avait filtré ; surtout lorsqu’on sait que le nom de l’album, originellement "Imaginarium", a été remplacé au dernier moment par le difficilement prononçable –ou mémorisable- "Imaginaerum", on imagine sans peine l’exacerbation de l’attente, voire la frustration…
Car s’ils ont pris autant de temps, c’est que pour l’occasion, les finlandais ont vu –encore plus- grand : toujours accompagnés du prestigieux orchestre londonien qui a notamment enregistré la bande originale de la trilogie du Seigneur des Anneaux. Ils ont non seulement composé un album de plus d’une heure et quart, mais également pondu un film de quasiment 2h –selon l’état actuel des rush- qui devrait sortir courant 2012, en Finlande.

Paradoxalement, la pression était encore plus accrue pour le leader, claviériste et compositeur du groupe, Tuomas Holopainen, que sur "Dark Passion Play". Bien que globalement bien reçu par la critique, ce dernier est en effet considérablement tombé dans les oubliettes et a vu sa cote de plus en plus dégradée au fil des années…notamment à cause d’un orchestre devenu trop pompeux et de la maladroite mise en valeur de la nouvelle vocaliste, la suédoise Anette Olzon.

Rompons le suspense tout de suite : si ce qui a été fait de l’orchestre divisera, ce qui a été fait d’Anette provoquera sans doute l’unanimité.
Ayant fait ses preuves sur un album qui n’était pas composé pour elle et sur deux ans de tournée à l’accueil parfois rude, Anette s’est véritablement fait une place dans le groupe, et Tuomas a encore une fois trouvé une occasion de bluffer son monde en composant des lignes de chant impeccables pour la suédoise. Elle-même a su surprendre le groupe en faisant varier sa voix comme jamais sur les morceaux diversifiés de l’album : tour à tour suave et langoureuse sur la ballade jazzy "Slow, Love, Slow", espiègle sur le single "Storytime", offensive sur le tubesque "I Want My Tears Back", effrayante sur la pièce symphonico-horrifique "Scaretale", ou toute en émotion sur la ballade "Turn Loose the Mermaids", Anette nous transporte et apporte une véritable impression de diversité sur cet album. Sa voix se marie parfaitement avec celle du bassiste et second vocaliste Marco Hietala, alors que le finlandais la couvrait entièrement sur leurs passages communs dans le précédent opus.

L’album lui-même tient la plupart de ses promesses : s’il frustrera les amateurs de gros riffs et de soli échevelés –Emppu étant tristement sous exploité tout du long-, ou même de textes intéressants, il ravira les amateurs d’orchestrations et de « métal musique de film ». Car nul besoin de savoir qu’un film a été prévu pour avoir l’impression de pouvoir se créer le sien au fil de l’album : "Imaginaerum" porte bien son nom, il nous fait voyager sans jamais nous perdre ou nous lasser. Les titres ne sont pas tous égaux, bien sûr, mais aucun n’atteint le niveau bousique –pardonnez l’expression- d’un "Amaranth" ou d’un "Eva", voire d’un "7 Days to the Wolves". Même les morceaux plus dispensables comme la ballade "The Crow, the Owl and the Dove" –officieusement surnommée « la chanson des piafs »- ne suscitent pas l'irration ou la consternation.
Surtout, les très bons titres sont nombreux : "Ghost River", en troisième position sur la galette, emporte déjà une partie de notre adhésion –après un "Storytime" correct mais pas transcendant- par son atmosphère sombre et ses riffs plus puissants que ce que l’on peut trouver par ailleurs. Marco y étale notamment une palette vocale à la limite de l’agressif qui se marie parfaitement avec la voix d’Anette. Ensuite, bien sûr, le tube en puissance "I Want My Tears Back", qui ne doit pas rebuter par ses paroles peu inspirées et à la limite du ridicule. Plaisir coupable, tant la structure est simple et la composition d’ensemble peu originale, il conquiert totalement, grâce notamment à la présence du « sixième membre officieux » du groupe, Troy Donockley, qui apporte une touche celtique et presque « pagan », bienvenue sur ce qui promet d’être une tuerie en live.
Surtout, la fin de l’album est une véritable apothéose grâce aux titres "Rest Calm" et "Last Ride of the Day" -il y a tant à dire sur ces deux morceaux que je serai très brève-, ce dernier étant véritablement le morceau phare de l’album.
Vous l’aurez donc compris, lorsque NIGHTWISH fait dans l’efficace et que l’orchestre ne noie pas les guitares, ça marche à tous les coups.

Hormis les ballades "Turn Loose the Mermaids" et "The Crow, the Owl and the Dove" qui ne raviront pas les amateurs de riffs, car sans être mauvaises, elles ne révolutionnent pas le genre, ce sont donc les morceaux très orchestraux qui sont plus discutables. Bien que recelant de solides arguments par son instrumentation horrifique convaincante, et les jeux de voix étonnants entre Marco et Anette qui n’hésite pas à faire démonstration de ses cris et de sa voix de sorcière, "Scaretale" souffre de la patte de Danny Elfman, beaucoup trop présente, s’apparentant presque à des aplats de plagiat par moment –n’en déplaise au maestro finlandais. D’une potentielle tuerie, le morceau n’est donc qu’un « très bon titre » qui souffre d’une personnalité pas assez unique.
Surtout, la pièce de bravoure de plus de 12 minutes, "Song of Myself", ne tient pas la comparaison avec "Ghost Love Score" ou "Poet & the Pendulum" : sa première moitié est, certes, réussie, portée par une Anette à la voix très heavy et un chœur très présent, mais la seconde retombe comme un soufflé. Pourtant l’intention était originale : pendant plus de 7 minutes, des invités parlent sur la bande-son devenue quasi balladesque. Il s’agit des proches de chaque membre du groupe, témoignage vivant poétique et quasi-philosophique. Si certains passages peuvent intriguer ou émouvoir, notamment lorsque trois générations Hietala se succèdent, il y a fort à parier que cette partie sera allègrement zappée à la longue. Le contenu frise d’ailleurs parfois le cliché (au hasard « Dear child, stop working, go play, forget every rule ! …»).
"Imaginaerum", la chanson instrumentale de clôture, n’apporte certes pas grand chose, mais témoigne d’une démarche intéressante en condensant tous les principaux thèmes musicaux déjà croisés au fil des morceaux, tel un générique de fin nous éjectant en douceur de cet univers de parc d’attraction hivernal et fantasmagorique.
Finalement, c’est probablement l’intermède "Arabesque" qui illustre le mieux le pouvoir et la magie d’un orchestre bien employé ; alors certes, ce n’est pas un morceau à part entière -certains le taxeront de remplissage-, mais il a le mérite d’être bien plus réussi que le tout aussi arabisant mais raté "Sahara", sur le précédent opus.

En conclusion, "Imaginaerum" fait rêver et voyager, et rien que pour cela, il mérite les honneurs. Il propose même quelques nouveautés comme ce choeur d'enfants qui révolutionne "Scaretale" ou même "Ghost River". Reste à voir si l'album tiendra mieux la longueur que son prédécesseur, des titres pourtant originaux comme "Slow, Love, Slow" ou "Song of Myself" pouvant potentiellement lasser rapidement.
Surtout, l’orchestration à tout prix est parfois discutable malgré le travail de qualité du chef d’orchestre Pip Williams, noyant un peu le reste des instrumentistes –le guitariste Emppu en faisant les frais sur cet album. Gageons qu’en live, cela se ressente moins, car il a tout pour bien rendre sur scène, et l’effet « samples à tout va » serait du plus mauvais effet.








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