Difficile d’établir avec précision une biographie de cette formation française. C’est toujours un peu le problème avec le bolchévisme, on ne sait jamais trop ce qu’il se passe de l’autre côté du mur. Il semblerait que l’existence de ce projet remonte à 2000, bien que cette information ne soit elle non plus pas vraiment confirmée. Certains de ces membres seraient tombés au combat pour la Mère Patrie sans que l’on n’en sache vraiment plus à ce jour. Le quintet continue pourtant à semer sa terreur death métallique nous remettant en mémoire la dureté des terres gelées de la Sibérie.

Une bien grosse production sortie tout droit du studio 33. Le son de ce mini album a encore une fois de quoi vous mettre une bonne claque. C’est particulièrement efficace pour ce style de metal. Le principe de saisir l’auditeur par la puissance tout en gardant une certaine clarté est parfaitement respecté. C’est franchement honorable sans tomber dans la surproduction.

L’emprunt à l’univers russe est quasiment anecdotique. En tout cas, sur l’ensemble du disque, on retrouve quelques extraits de discours et les Chœurs de l'Armée Rouge en conclusion. Sinon, pour le reste, il s’agit de "death metal" finalement assez traditionnel, brutal, rapide et efficace comme on aime. On pense un peu à une version évoluée de CANNIBAL CORPSE croisée avec des grooves suédois. Dès « Ice Wolf » on est emporté par ce flot brutal. Finalement, le style reste assez traditionnel avec quelques mélodies fort appréciables ci et là. « Unleash » est plus radical que le reste. Sa durée favorise son efficacité et sa simplicité. « The Darkest Desire » se pose en contraste avec un peu plus d’arrangements, notamment sur son introduction. Le tempo semble un peu plus lent mais son énergie n’en est pas moins débridée. On y trouve une petite touche hardcore qui en live doit susciter un certain enthousiasme et un réel entrain dans le mosh pit. « Playback Time » revient à un peu plus de classicisme. Ce n’est pas une révolution musicale à laquelle nous assistons, juste à une bonne dose d’efficacité très bien maîtrisée. « Rule The world » vient conclure cet EP avec une teneur qui pourrait nous faire penser à du VITAL REMAINS. On retrouve encore une fois cette petite touche hardcore fort énergisante. La structure se complexifie légèrement avec des changements de métriques qui ne manquent de relancer constamment la machine avant d’arriver sur un solo très mélodieux soutenu par une rythmique lourde à souhait qui aurait pu se retrouver chez MORBID ANGEL. Conclusion par ce fameux extrait des Chœurs de l’Armée Rouge qui donne un peu de majestuosité à cette fin.

TETCHIOT KROV sort un EP intéressant. Le style n’est pas révolutionnaire mais l’efficacité est bel et bien au rendez-vous. Ce que l’on attend de ce style de metal est bien là. Malheureusement, le nombre de formations de ce type est légion et pour se faire remarquer, il faut savoir sortir du lot. Il y a bien un univers visuel et sonore exploité par le groupe. A voir maintenant ce que le combo a à nous montrer sur scène.