CHRONIQUES D'ALBUMS




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SPAWN OF POSSESSION
Incurso [ 2012 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Durée : 52.35 - Style : Techno-Death Metal
Informations :
Interview :
Contact label : http://www.relapse.com
Contact groupe : http://www.facebook.com/SpawnofPossession http://www.myspace.com/spawnofpossession
 


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ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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Chronique : 26 février 2012 - Chroniqueur : Bodomania
 

Vous l'attendiez celui-là, non? Vous, qui avez été brutalisé par "Cabinet" en 2003, vous, qui avez choppé une seconde tendinite en tentant de reproduire certains plans du plus récent "Noctambulant". Oh oui, ces dernières années ont du vous paraître bien longues... Et les jours qui vous séparent du 13 mars, date de sortie du Holy "Incurso", le seront sûrement aussi... Mais, car il y a un mais. Il est là, tout près.
Alors, avant de recevoir un véritable coup de rouleau compresseur de la part des plus impatients, raccourcissons les présentations en synthétisant les 15 ans de jeu de SPAWN OF POSSESSION par ceci:
Formé en 1997 en Suède, mais pas à Göteborg. Deux demos et deux albums de bon gros "brutal death technique". Participation à de nombreux festivals et tournées (en compagnie de DISAVOWED, VILE, INHUME, CANNIBAL CORPSE, HYPOCRISY, KATAKLYSM, EXHUMED, VOMITORY... entre autres). Quelques changements de line-up, intégration de Christian Müenzner et Henrik Schönström. Passage obligatoire au "Pama Studios" avec Magnus Sedenberg (leur producteur/ingénieur fétiche). Signature chez "Relapse Records". Et voilà, nous sommes en 2012. C'est donc, l'année ou jamais pour l'accueillir.

À présent, passons directement à ce qui nous intéresse: Sera-t-il "their most supreme work to date, and more devastating than ever", comme il l'avait été annoncé dans un récent communiqué? Sera-t-il pas?

Dans ce troisième opus, pas de bruitage sordide en introduction comme pour "Cabinet", ou de symphonie classique à la "Noctambulant", même si "Incurso" conserve tout de même cet aspect orchestral. Nous rentrons ainsi dans le vif par par une courte piste instrumentale "ambient", où les notes de guitares et de piano se chauffent et s'entremêlent, où l'intensité monte peu à peu, libérant une basse ronflante et groovy déjà bien présente. "Abodement" donne le ton des arrangements travaillés et d'une production assez puissante, il faut bien le dire. De parfaits prémices donc, au labyrinthe sonore qui nous attend, car, au vu de la technique, des plans alambiqués, des changements incessants de direction, décrire un titre de SPAWN OF POSSESSION s'avère aussi délicat que de débouler en marche arrière, à contre-sens sur l'autoroute. En particulier, lorsque les susdits morceaux avoisinent les 6 à 9 minutes.
Ce qui ressort évidemment à la première (des nombreuses écoutes qui suivront), est que l'intégration de Christian Müenzner se ressent, la touche "Necrophagiste" et "Obscurienne", se ressent assurément, ceci, dès les premiers titres. À titre de comparaison, on rapprochera également le registre de SOP d'ANATA, ou encore de la scène canadienne (NEURAXIS). On pensera même à certains instants à GOROD (avec lesquels ils partageront justement l'affiche dans quelques semaines). On ajoute à cela quelques breaks à la SUFFOCATION, de même qu'un chant proche de celui des new-yorkais ou de CANNIBAL CORPSE, porté cette fois par le batteur originel de la formation, qui a laissé tomber ses baguettes et réintégré le groupe en 2010. Mais, SOP reste SOP, alors, si l'on devait faire un premier constat ce sera plus logiquement face à leurs précédentes sorties. On pourrait dire que ce dernier apparaît plus mélodique, plus accessible, techniquement parlant, moins déstructuré que "Cabinet", dirons-nous. Le tempo le plus rapide est un chouïa plus lent, ici (enfin, pour eux. Tout est relatif). Pour les adorateurs du premier méfait, sachez que l'effet de surprise qui a fait de "Cabinet" ce qu'il est, est évidemment sensiblement différent aujourd'hui. Les mélodies complexes ont pris le pas sur les riffs, la brutalité est également moins présente, la production y est sans doute pour quelque chose.

C'est ce qu'on appelle une évolution donc, mais le talent des musiciens et le travail magistral effectué sur ces neuf compositions aussi démentes que solides, n'est certainement pas à remettre en cause. Ni l'impact que cet "Incurso" va infliger à ses auditeurs! L'invasion commence d'ailleurs dès la vision de la pochette signée Olofsson (IMMORTAL, IMMOLATION, DYING FETUS), on prend son souffle, car une fois entré, on ne ressort pas indemne après quasiment 1h de déferlement technico-melo-death. Aucune source d'oxygène là-dedans, quoique...
"Where Angels Go Demons Follow" nous entraîne directement au bord du précipice avec des notes accrocheuses jouant les montagnes russes et autres accélérations démoniaques qui 'kick le ass'.
La mélodie est également de mise au milieu de cette anarchie contrôlée au millimètre près. Bref, on en prend plein les oreilles dès les premières minutes.
L'aspect groovy est omniprésent, ce qui permet une meilleure digestion de ce qui nous est servi. Sur "Bodiless Sleeper", les doigts d'Erlend Caspersen (ex-DECREPIT BIRTH / ex-BLOOD RED THRONE) continuent leur ballade frénétique... lorsque la maîtrise est là, on peut en faire des choses avec des cordes, quand même. D'inspiration plus sombre et plus directe que le précédent, ce morceau nous promet quelques moments de débauche auditive. Mention spéciale au phrasé épileptique de l'ex-HEDEON, Dennis Röndum, qui vient ajouter son grain primaire et sa dynamique, au même titre que les autres instruments.
La vitesse fulgurante d’exécution ainsi que l'aspect progressif présent sur "The Evangelist", qui fait tout de même plus de 9 min (la durée des morceaux n'a d'ailleurs jamais été aussi imposante), seront évidemment plus difficiles à apprivoiser, ce qui nous ramène alors aux autres protagonistes du groupe. Car riffs et soli il y a, et pas des moindres, des parties plus "classiques", puis des interludes "jazzy", font aussi leur apparition. Le duo Christian Müenzner/Jonas Bryssling nous envoie un flot de démonstration, de riffing "death" acéré et redoutable, d'envolées mélodiques interminables... une fin au tempo pachydermique viendra clore la double pédale (poutrement résistante) d'Henrik Schönström (ex-TORCHBEARER). Et voilà que la basse vrombit à son tour pour le furieux "Servitude Of Souls", donnant dans la brutalité et les sonorités dissonantes. Une structure complexe qui fait écho aux relents "death melo" maltraités sur "Spiritual Deception", qui emploie également un ton épique et des parties jazzy, dans un univers proche d'ATHEIST ou de PESTILENCE. En clair, cette piste formera une sorte de spatio-death melo/jazzy à la quinte. Même pas de quoi calmer le débit de paroles et de growls sur "No Light Spared", qui, calé sur les rythmiques de ses collègues, semble nous envoyer parfois un "Collateral Damage" (©BRUTAL TRUTH) dans la face. Mais cette plage nous réserve aussi quelques parties instrumentales assez émotionnelles, si si. Il suffit d'aller jusqu'au bout de la composition... et de l'album. Car la fin est proche, et une conclusion orchestrale à l'ambiance tragico-mystico-symphonique (proche de DIMMU BORGIR) nous jette vers la sortie. "Apparition" porte bien son nom, surgissant de nulle part, cette dernière souffle en tout cas un vent frais dans ce monde tourmenté et possédé, ceci, malgré ses 8 minutes passées. Une ultime piste inspirée, assez différente du reste de l'album, mais dont l'aspect dramatique et étranger se trouvent être finalement en totale adéquation avec le visuel et le thème d'"Incurso". L'attaque débute tout juste, maintenant... surtout en remettant le disque en route...

Les précédentes productions paraissaient peut-être plus brutales et imprévisibles, il y avait forcément cet effet de surprise qui les accompagnait, mais le travail magistral et le jeu sophistiqué exercé sur "Incurso", a de quoi faire brûler son instrument au plus motivé des musiciens débutants qui l'écouteront. Mélodies complexes, aspect orchestral, jazzy,... pas de temps mort durant ces 52 minutes, et tout simplement un labyrinthe sonore qui s’emploie à vous faire perdre votre raison dans ses méandres. Alors, restez bien concentré, car il faudra errer un bon moment avant d'arriver à dompter la bête.
Pour vérifier l'efficacité de ces nouvelles compositions, une tournée européenne est prévue en mars prochain, au cours de laquelle Danny Tunker (GOD DETHRONED, ex-PROSTITUTE DISFIGUREMENT) remplacera Christian Müenzner. Tournée en compagnie justement des tout aussi talentueux collègues de chez "Relapse Records": OBSCURA (qui viendra avec une compilation de démos/inédits sous le bras: "Illegimitation"), GOROD (et l'arrivée imminente d'"A Perfect Absolution", album de nouveau soigné par MOBO du Conkrete Studio), et enfin EXIVIOUS (comptant d'ex membres de CYNIC et de TEXTURES/ qui se reforme pour nous offrir leur metal complexe). Une affiche qui promet des moments musicaux et autres dévissages de nuque purement jouissifs! Alors, ruez-vous sur l'album, si vous êtes prêt à accueillir plus de mélodie, une évolution travaillée et destructrice...et sur la billetterie. Vous pourrez dire que c'est arrivé près de chez vous. C'est le moment ou jamais, au vu de l'affiche apocalyptique qui se prépare, cette fois c'est sûr, la fin du monde est proche!
Profitez-en, vous saurez quoi écouter en temps voulu.








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