NITROGODS est un trio allemand, emmené par Henny Wolter à la guitare et surtout connu pour avoir officié chez SINNER et PRIMAL FEAR, mais aussi pour être un des fondateurs du groupe culte THUNDERHEAD. Pour ce premier album, ce dernier a fait appel à son vieux pote Klaus Sperling à la batterie, qui officie également au sein de FREEDOM CALL (mais qui a aussi fait parti de PRIMAL FEAR), et à Oimel Larcher à la basse et au chant, dont le look n'est pas sans rappeler nos ancêtres lointains....l'homme de cro-magnon!!! Mais que peuvent bien faire deux ex-PRIMAL FEAR quand ils se rencontrent? Du "heavy-métal"? Et bien non!! NITROGODS pratique un "Rock-métal" crasseux, simple, direct et sans artifice.

Dès les premières minutes de l'opus, une évidence saute aux oreilles, l'influence de MOTÖRHEAD est très présente et ce, à bien des égards. D'abord au niveau des riffs et de la musique en général, notamment sur "Black car driving man", "Demolition Inc.", ou encore "Licence to play loud". Mais c'est surtout au niveau du chant que la comparaison est flagrante. En effet, la voix de ce bougre de Oimel Larcher sent (bon?) la nicotine et le whisky frelaté, elle rappelle bigrement celle Lemmy Kilmister.

Mais l'adoration de MOTÖRHEAD ne s'arrête pas là, puisque le trio a invité Fast Eddie Clark (guitariste de MOTÖRHEAD époque "Ace of spade") pour exécuter le solo sur "Wasted in Berlin". En restant dans les invités de marque, notons la présence de Dan McCafferty (NAZARETH) au chant sur "Whiskey wonderland".

NITROGODS sait aussi varier les plaisirs et propose des morceaux plus "blues" comme "At least, i'm drunk", mais aussi de la "slide" sur "Lipsynch star" qui n'est pas sans rappeler ROSE TATTOO de Pete Wells (R.I.P) et un harmonica sur "Whiskey wonderland". La production est bonne sans en faire des tonnes et colle parfaitement à la musique et à l'ambiance poisseuse de l'ensemble. Les thèmes abordés tournent pincipalement autour de l'alcool ("Whiskey wonderland", "At least, i'm drunk" ou "Wasted in Berlin"), de vitesse ("Gasoline", "Black car driving man") et de la musique ("Licence to play loud").

Ce disque comporte cependant quelques imperfections notables. D'abord, le fantôme MOTÖRHEAD et surtout celui de Lemmy Kilmister hante bien de trop "Nitrogods", la voix du chanteur est tellement similaire qu'on en vient à se demander si ce n'est pas Lemmy "himself" qui tient le micro. Aussi, et ce malgré les changements d'ambiances, aucun titre ne parvient à s'extirper du lot, et, les textes ne cassent pas quatre pattes à un canard...

Pas original, ni révolutionnaire, "Nitrogods" est d'une redoutable efficacité, les morceaux sont courts, directs et vont droit au but. Il est indéniable que les trois lascars se sont réunis pour jouer la musique qu'ils aiment et surtout revenir à leur véritable racine qui est le "rock'n roll". De plus, les influences, MOTÖRHEAD en tête, sont bien trop présentes, NITROGODS doit encore trouver sa voie et se forger une véritable personnalité, sous peine de rester à jamais un groupe de seconde zone.
Cependant "Nitrogods" se laisse écouter avec beaucoup de plaisir.