Issu tout droit de l’île de Beauté, le trio THE BUCCANEER sort de son repère Corse pour enregistrer à la fin de l’année 2011 son deuxième album intitulé « In Hell » et distribué par le label Brennus Music. Créé en 1998 par Pierre Exiga (guitare/chant), celui-ci est vite rejoint par Bertrand Bettencourt (basse) et Philippe Mariotti (batterie). Tous les trois enregistrent alors « Pavillon Noir » en 2002, et participent par la suite à deux compilations, dont un tribute à IRON MAIDEN. Le nom du groupe (ndc : boucanier en français) fait allusion au monde de la piraterie, alors à l’abordage !



Si l’on regarde de près la très belle pochette, on peut observer trois têtes de morts et deux pentagrammes entourés par des couleurs psychédéliques qui feraient croire que l’on a affaire à un album de STONER. Il semblerait que le groupe cherche à brouiller les pistes car l’album débute par un phrasé de basse digne d’un MOTÖRHEAD avec « Famous Rainbow », qui donne le ton quant à la suite des festivités. La guitare et la basse sont assez présentes et délivrent des rythmes enjoués, même si les parties plus techniques se révèlent être un peu brouillonnes par moment. Quant à la batterie, elle apparaît malgré tout légèrement en retrait.
La particularité de nos boucaniers vient du fait que les paroles sont chantées à la fois en Français, en Anglais et en Corse. Puisque l’on parle du chant, la voix de Pierre n’est pas du tout agressive, ce qui est plutôt agréable. De plus, le pirate possède un sacré coffre et on note un grand effort à plusieurs reprises pour maintenir les notes justes. « In Hell » bénéficie ainsi d’un bon départ et enchaîne ensuite avec les très entraînants « Black Lady », « Son of the Sun » et « With the Rum and Gun » qui possèdent de bonnes mélodies. Malgré une longue durée, les titres s’écoutent assez facilement, à un point que même les néophytes pourraient écouter ce disque sans difficulté.
Cependant, c’est à partir de « Edward Teach », pratiquement sur la deuxième partie de l’album, que les choses se gâtent. L’enthousiasme du départ semble s’essouffler petit à petit, même si « Evil Bread » et « God Loves to Rock » relèvent un peu le niveau et offrent des soli cohérents et de bon niveau. En effet, le son de la guitare se fait plus baveux, plus « Fuzz », laissant transparaître un manque de précision sur certains riffs. Les chansons sont moins accrocheuses et on éprouve un peu plus de mal à rester concentré. Pourtant, le trio Corse semblait avoir trouvé le coffre au trésor qui renferme la recette permettant de composer de belles mélodies, en y mélangeant des éléments de HARD ROCK à d’autres plus HEAVY. Même s’ils n’apportent rien de nouveau, les titres possèdent quand même un bon potentiel. Dommage, ils ne dégagent pas assez d’émotions à mon goût.



« In Hell » reste tout de même un album qui possède des éléments intéressants mais on pourra avoir un avis partagé sur la totalité de l’opus. Les textes inspirés par l’univers des pirates peuvent paraitre un peu particulier, c’est selon chacun. Mais on peut constater que la formation sait démontrer de bonnes capacités, à confirmer en gardant le cap sur la bonne direction.