SEITA est un groupe Brésilien composé de 4 membres vivant à Amsterdam et qui officie dans un "thrash/death métal" (très) proche de leurs compatriotes SEPULTURA (nous reviendrons sur ce point plus tard). Après une démo autoproduite en 2008, le combo accouche ici de son premier album « Asymmetric Warfare », qui sortira chez SAOL le 23 mars 2012.

Le groupe se qualifie lui-même de bête de scène. On peut les croire compte tenu du style musical en question et de la maîtrise des instruments. En effet, leur objectif est de délivrer, je cite, « une pure agression viscérale ». Vous êtes donc prévenus.

Le CD est composé d’une dizaine de titres ce qui, selon moi, est un compromis parfait pour capter l’auditeur sur une durée raisonnable.
Les compositions sont très homogènes et sont toutes du même acabit si bien qu’il m’a été impossible de faire ressortir un titre en particulier, c’est assez déroutant !

Pour faire simple, SEITA joue dans un registre thrash classique, mais très violent au niveau du chant. Les voix sont en effet une agression permanente sans réelle variation tout au long de l’album ; pari réussi pour SEITA, sauf que cela m’a été malheureusement assez insupportable car des hurlements sur 10 titres m’ont donné beaucoup de fil à retordre. Après maintes reprises j’ai eu beaucoup de mal à terminer l’écoute d’une traite.

Musicalement les membres du groupe jouent tous très bien (mention spéciale au batteur), la production est lourde à souhait mais le chant pour moi a entaché la prestation globale par rapport aux points cités plus haut.
Autre point négatif, l’album est beaucoup trop proche musicalement de groupes comme SEPULTURA en moins efficace (solos qui ont peu d’intérêt, vocaux trop hargneux et linéaires, manque de réelles cassures rythmiques…). Pour continuer sur la comparaison avec leurs aînés, les solos de SEPULTURA n’étaient pas réputés pour leur technicité ultime mais apportaient néanmoins un gros plus (dissonances, ambiances malsaines…); chez SEITA, les solos n’apportent pas grand-chose et sont assez vite oubliés. Point de rythmiques tribales non plus, mais du "thrash old school" massif et agressif sans compromis déjà-entendu.


Pour conclure, un album bien produit qui n'est pas mauvais, mais beaucoup trop linéaire pour être suffisamment accrocheur. Le groupe devra néanmoins montrer davantage sa réelle identité pour parvenir à sortir du lot.