CHRONIQUES D'ALBUMS




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CHOCOLATE PAIN
Bliss [ 2012 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Digipack - Durée : 71.33 - Style : Rock indé
Informations :
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Contact label :
Contact groupe : http://www.facebook.com/pages/chocolatepain/155217541161584 http://www.myspace.com/chocolatepain
 


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ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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Chronique : 07 avril 2012 - Chroniqueur : Barclau
 

Bliss, ça veut dire bonheur. D'emblée, je vous l'annonce: ce disque m'en a beaucoup procuré. D'abord musicalement, car cet album fait partie de ceux qui donnent envie d'écrire, de ceux qui méritent d'être décortiqués avec attention. L'objet est complexe et a plusieurs niveaux de lecture.

Commençons donc par la musique. 21 morceaux! Presque une heure et quart de musique. C'est conséquent, et il faut offrir du temps à ce disque pour profiter de ses subtilités. Vous pourrez aussi très bien écouter les titres à votre guise, dans n'importe quel ordre. C'est là une grande force. Au menu, et bien c'est un repas très complet, généreux, amuse-bouche, digestifs, plats principaux, dessert, enfin la totale. Mais attention, derrière le chocolat, la douleur attend son heure. Et elle se manifeste rapidement, par la mélancolie, la violence, dans des formes très variées.
CHOCOLATE PAIN propose avec "Bliss" un album de "rock indé" au sens très élargi, qui lorgne près des frontières des genres. C'est ce qui le rend complexe. Aussi, le groupe a fait des choix risqués, au profit de sa vision. Notamment, le fait d'insérer des phases de narration entre les morceaux, surtout au début, coupant ainsi le rythme de l'album. Risque que j'ai apprécié, parce que ça rend l'objet distinct, on a l'impression d'écouter une bande originale de film. La construction du disque est impressionnante de cohérence, on pourrait penser à un opéra rock sans la grandiloquence, à un album concept sans le pompeux, à une comédie musicale...mais en bien, voire un cabaret rock déglingué! J'y reviendrai.

Musicalement, CHOCOLATE PAIN est épatant, envoyant dès "Feeling like a looser" un rock indé presque "garage", avec un refrain aux relents "punk". Et ça n'est que le début! "Who's the daddy?" est excellent, rythmique à la maîtrise parfaite, voix harmonisées, avec une sorte de second degré, voire d'hystérie, qui n'est pas sans rappeler le premier album de SYSTEM OF A DOWN dans ses moments de roue libre. Les riffs sont impeccables. Pas possible de faire du titre par titre, car l'album est très dense, mais les compliments que je viens de faire sont transposables à chaque morceau.
"Sin Wave" amène une pointe de mélancolie, sans oublier cette schizophrénie vocale qui parcourt le disque, totalement en adéquation avec l'objet de l'album (j'y viens!). Le son, la production, rend le tout limpide, chaque élément est parfaitement audible. "The Box" est la continuité parfaite du précédent. C'est fou et beau à la fois, avec de bons passages hurlés, sans déconner, il sait gueuler fort, et appuie bien leur penchant pour la scène "post-hardcore".
"Addiction" fait aussi place à la mélancolie, celle d'un cœur arraché.
Le tout garde un côté foutraque du meilleur effet, bordélique, et puissant. On pourra penser à AT THE DRIVE IN des premiers albums, notamment sur "Break the fuse".
"The parcel" est un bel intermède avec narration et passage piano/voix. Chapeau au chanteur qui sait faire vivre son histoire! Avec "The last tango", on met le cap sur un rock décalé à la MAN MAN, le genre qu'on retrouve chez Anti. Je pousserais jusqu'à dire qu'on pourrait avoir l'impression d'un morceau de Tom Waits sauce rock décadent, c'est pour dire! C'est presque un pléonasme, qui va aller à son paroxysme...Car le tout sera poussé encore plus loin avec "Story of Max", sûrement le clou de l'album. Carrément théâtral, burlesque, on s'imagine dans un parc d'attraction où tout est défoncé, tenu en marche par une bande de créatures, une distorsion du monde à la Tim Burton. Le tout devient une fanfare malade, avec cuivres, chœurs, et une voix féminine qui part en jolies vocalises, avant de péter la soupape, et de chanter comme une forcenée. Quitte à péter les plombs, autant le faire à fond! Franchement, ça fout la chair de poule, on a l'impression d'avoir une camisole. Lisez le texte, tout est dit. Et ça ne s'arrange pas avec "The letter".
Si CHOCOLATE PAIN a des tendances "noise", le groupe ne se prive pas d'émotion, comme le beau "Bro song" au piano et accompagné de violoncelle, ou le touchant "Life", résumant parfaitement toutes les sensations contradictoires que l'on vient de recevoir, qui font de cet album le parfait reflet de la complexité des sentiments humains.

Deuxième gros point fort, les textes. Là c'est le pompon, car c'est une véritable histoire qu'on lit, carrément un film, avec une construction presque en acte, la folie des morceaux en adéquation avec les errances mentales/morales des personnages. On pourrait alors presque parler de montage pour les morceaux. On se rend compte que chaque mélodie est le reflet des phrases, que chaque intonation fait sens avec ce qui est chanté. Une histoire touchante, révoltante, violente, de deux perdus, Syd et Max. Le tout se déroulant sur un scénario excellent. Le premier n'arrivant plus à vivre avec ses sentiments, se retire le cœur et le met dans une boîte pour pouvoir passer une soirée tranquille. Il y rencontre Max et Dawn...vous savez ce qu'il vous reste à faire pour connaître la suite. Le bonheur n'est pas chose aisée, chacun a ses façons de le vivre, de le fantasmer. C'est parfois triste ou pathétique, c'est humain. "Bliss", que ce soit pour sa musique ou ses textes, est un remède aux clichés, une tentative d'expliquer et de faire ressentir la difficulté d'être, et parfois l'étonnante voire paradoxale simplicité du bonheur.

L'album forme presque un cycle qui se termine comme il commence, CHOCOLATE PAIN est de ces groupes qu'on attend et qui rendent les jours meilleurs, grâce à une passion qui se ressent. Le disque est présenté dans un beau digipack avec un bien joli artwork, et tout ça en auto-production. On a la bande originale, vivement le film! En attendant, merci pour ce grand moment!








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