Les groupes de Sludge/Stoner ne sont pas légion en Espagne... Ce qui peut permettre à HORN OF THE RHINO de tirer son épingle du jeu à juste titre ! Le trio originaire de Bilbao formé en 2004 a, en fait, déjà sorti deux albums sous le pseudonyme RHINO et faisait dans un "crossover" en mélangeant des aspects Doom, Stoner et Death metal... Rebaptisé HORN OF THE RHINO, suite à la sortie de "Dead Throne Monarch" en 2008, le groupe en est à son deuxième enregistrement sous ce nom, après un très bon "Weight of Coronation" aux accents très Stoner/Doom rappelant sans conteste des groupes comme GOATSNAKE et autres REVEREND BIZARRE...
Mais qu'en est-il donc de ce nouvel opus "Grengus", sorti en ce début d'année chez "Doomentia Records"? Nous allons très vite le savoir...

Pour commencer, force est de constater que HORN OF THE RHINO est revenu à ses premiers amours en proposant quelque chose de brut comparé à son précédent enregistrement, et nous propose un panel d'inluences diverses et variées à l'image de leur biographie allant de "BOLT THROWER et AUTOPSY" à "WINO et SOUNDGARDEN", ce qui pourrait résulter des compositions originales dans ce vaste univers que sont le "Stoner" et le "Doom metal".
Connaissant leur précédent album "Weight of Coronation", je suis des plus étonné et des plus confus donc à l'écoute des deux premiers titres de l'album, "Under the Hoof" et "Pile of Severed Heals", aux relents très "Death Metal" de part le chant de leur guitariste, qui se veut plus proche d'un John Tardy (OBITUARY) que d'un Chris Cornell (SOUNDGARDEN) si c'est pour reprendre les influences précitées. Le son est massif à la manière d'un KYLESA première époque, comme si on se faisait charger par un troupeau de rhinocéros en furie. Le mélange entre Sludge efficace et rythmique à la limite du Death metal, ne me laisse pourtant pas de marbre et m'arrache quelques mouvements de tête, qui pourrait même par moments envoyer la même puissance qu'un HIGH ON FIRE.
On pourrait tout de même déplorer cette production qui se veut brute, et hélas, donne quelque peu l'impression de tourner en rond sur les titres les plus brutaux à l'image de "Waste for Ghouls" et "Awaken Horror of Tuul".

Mais, HORN OF THE RHINO ne s'arrête pas à ça et heureusement nous pondent des titres de bonne qualité à l'image de "Grengus" qui fleure bon GOATSNAKE, le chant me rappellant sans conteste Pete Stahl et nous promettant de belles parties chantées, sur un riff qui se veut à la fois lourd et rock'n roll. Mais, sans conteste, le titre phare de l'album ainsi que le plus long est bien "Brought Black" et ses 11 minutes où HORN OF THE RHINO nous livre une musique qui se veut plus personnelle et sombre, grâce à son début ambiancé, à la voix sussurée qui se laisse aller à de très belles vocalises pour vous faire frissonner jusqu'à l'échine. Là, on retrouve l'influence SOUNDGARDEN, avant de repartir sur les ambiances développées dans le titre "Grengus" précité. Mais ici la lancinance du morceau pourrait en quelque sorte être le fer de lance de cet album.

Un album très nuancé entre parties brutales et titres à penchant plus "Stoner", HORN OF THE RHINO, c'est sûr, ne font pas comme tout le monde quand ils composent. Hélas la production brute, rend les morceaux brutaux assez difficiles d'accès et d'écoute, là où les titres les plus ambiancés (qui sont d'ailleurs rares) nous laissent entrevoir de réelles qualités tant au niveau vocal que rythmique, ainsi que de bonnes idées de composition. A reserver aux connaisseurs du groupe ou encore à ceux qui recherchent quelque chose d'inhabituel lorsque l'on parle de "Stoner/Sludge", à ranger à côté d'HIGH ON FIRE.