Si vous faites une brêve recherche sur google, vous vous rendrez vite compte que « Syrinx » a plusieurs significations, de la nymphe grecque aimée de Pan à l’organe permettant aux oiseaux de faire des vocalises, et j’en passe. Une chose est sure, le groupe SYRINX dont il est question aujourd’hui ne fait pas dans le doux cui-cui printanier. Officiant dans un registre Deathcore, les Limougeauds se sont réunis en 2009 et nous sortent aujourd’hui leur premier album « Contest the Void ». Leur technique aura convaincu le label Asylum Ruins Records et ils bénificient également du soutien de l’association « Metal Urgence » qui gère leur booking. Depuis le 31 Mars, ils ont entamé une série de concerts pour défendre ce premier opus. Dates exclusivement françaises, ils jouent pour l’occasion avec des groupes tels que OESTRE ou ABSURDITY. Un bon moyen de vendre leur album et de se confronter directement aux critiques et avis du public. Mais qu’en est-il de notre avis à nous ?

« Deathcore », voilà une association de styles qui a le don de me hérisser le poil. Allergique ou presque à tout ce qui est estampillé « core », mis à part quand ce suffixe et précédé du terme « grind », c’est donc non sans à priori que j’attaque l’écoute de ce « Contest the Void »
Première écoute. Après les morceaux « Cold Turkey », « Feeling the Sickness » ou encore « Day of Defeat », je me demande si on a tous la même définition de ce qu’est censé évoquer l’ajout de « core » (quel que soit le registre). Me faisant plus penser à du Death « classique » et moderne, carré et rentre-dedans grâce aux growls de Rémi et de ses enchaînement de riffs à la gratte, de la hargne avec laquelle Xav peut taper sur sa batterie, ou de l’aspect rythmique de la basse de Paulo qui alourdit le tout. Rien à signaler donc, jusqu’au cinquième morceau puisqu’il faut l’avouer, c’est sympa, mais ça n’est pas criant d’originalité.
Le morceau « Friend » pointe le bout de son nez et les variations de rythmes/voix se font (enfin ?) réellement ressentir. Un chant crié nous rappelant finalement les fameux coreux, un rythme beaucoup moins soutenu et l’apparition de chant clair, voilà qui sonne comme une « pause » ou une possibilité de reposer les tympans des moins avertis. Un regain d’énergie avant une deuxième partie d’album qui finalement sonne différemment.
« Yamikin » et « Aions » nous ferons nous perdre un peu, je l’avoue. Une seule écoute n’est pas suffisante pour comprendre tout ce qu’il se passe, des variations rythmiques omniprésentes, un chant entre le growl « de base » et un growl un peu plus nasillard, moins facilement discernable. Une pointe de mélodie plus marquée fait son apparition sous les cordes. Pas désagréable, ma foi.
« Nebula Asphyxiate » sonne réellement Deathcore par contre, en tout cas tel que je l’imagine, moi, que ce soit au niveau du chant ou des instruments. Je passe rapidement sur « Sandglass » qui n’apporte pas vraiment de plus à tout ce qu’on a pu entendre au long des huit titres précédents.

Finalement, je sors moins sceptique de l’écoute de cet album que je ne l’aurais imaginé. SYRINX est selon moi « Deathcore » autant qu’un BLACK DAHLIA MURDER peut l’être. BLACK DAHLIA MURDER est un groupe sur lequel tout le monde n’est pas d’accord, Deathcore ou pas, chacun a son avis sur la question et à mon avis il en sera de même pour SYRINX. SYRINX est un bon exemple de l’évolution que le Death a connu au fil des années, un death moderne et actuel, rentre-dedans. Ce "Contest the Void" devrait plaire à plus d'un lecteur. En ce qui me concerne, pas vraiment, ce que je préfère mais pourquoi pas : il faut reconnaître que le travail fourni par SYRINX est loin d'être à jeter. Un poil d'originalité supplémentaire saurait peut-être me convaincre lors d'un potentiel prochain album ?!