Ce n’est pas un mystère, en quittant AT THE DRIVE-IN et en fondant THE MARS VOLTA, Cedric Bixler-Zavala et Omar Rodríguez-López, duo de déjantés mystiques ont créé l’un des groupes de rock-progressif les plus intéressants de ce début de siècle. Les deux premiers albums « Deloused in the comatorium » et « France the mute » sont deux perles que chaque amateur de bonne musique de rock inspiré se doit de posséder dans sa discothèque. A la fois ancré dans le psychédélisme des années 70 et dans une pop-rock survitaminée plus moderne, le groupe se positionne comme une valeur sûre. Un peu à la manière d’un MUSE, le groupe distille un son unique et reconnaissable entre mille, et THE MARS VOLTA se voit couvert de critiques dithyrambiques et d’ovation unanime… Le combo ne se fixe aucune limite et ne s’approche que rarement du format « commercial » ou radiophonique… Pour tout dire, un début de carrière plus que prometteur ! Malheureusement, les albums suivants semblent « décevants » et moins inspirés. Le groupe ne tombe pas dans la redite, mais il semble perdre peu à peu de sa superbe. Boulimiques et stakhanovistes, Zavala et Rodríguez-López, conçoivent leur art de manière parfois trop « intellectuelle » ou se lancent dans un style éventuellement plus « hype » et accessible. Certains « adorateurs » du groupe, resteront sur les deux premières œuvres…

Bref, après un « Octahedron » (dernier en date) un peu trop convenu et désappointant (attention, ces deux adjectifs sont à prendre avec des pincettes. On parle ici de THE MARS VOLTA, tout de même !), le groupe mise sur un renouveau et une approche plus contemporaine. Comme à l’accoutumée la galette est imposante et il faudra plusieurs écoutes pour en sortir la substantifique moelle. Rassurons-nous, THE MARS VOLTA évolue toujours dans l’alambiqué ! Ce qui marque en premier lieu sur cet album, c’est l’utilisation d’une production résolument moderne et plus synthétique. L’esprit psychédélique est toujours présent mais les titres possèdent une dynamique plus dans « l’air du temps ». Le titre d’ouverture « The Whip Hand », ainsi que « Imago » et ses nappes synthétiques, posent les jalons et annoncent la démarche du groupe. On y décèle presque une touche « electro ». Décortiquer NOCTOURNIQUET, ne mènerait à rien finalement, tant la musique du combo reste insondable, variée… On va de surprise en surprise, comme cette intrusion dans un tripot de punks hispaniques irlandais (si ça existe!) sur le très surprenant « The Malkin Jewel »…

Comme d’habitude, THE MARS VOLTA évite la facilité. Ce nouvel album, semble être comme une transition vers la maturité du groupe : Toujours barré mais plus abordable. Toujours inspiré mais moins complexe. A la fois attachant et déstabilisant. Certains vont adorer, les autres détester…