CHRONIQUES D'ALBUMS




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GOROD
A perfect absolution [ 2012 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Digipack - Durée : 40.02 - Style : Progressive/Techno-death metal
Informations :
Interview :
Contact label : http://www.listenable.net/
Contact groupe : http://gorod.free.fr/ http://www.myspace.com/gorod
 


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ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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Chronique : 30 mai 2012 - Chroniqueur : Bodomania
 

...Et le dernier album de GOROD fut!

Voilà pour le suspense.

Non, ce n'est ni une accroche sensationnelle, ni une exagération chauvine due à ma condition de bordelaise, non, car s'il y a bien un album qui a fait du bruit avant-même sa sortie (datant de mars dernier), et dont les bons retours et superlatifs fusent depuis l'écoute du premier titre exclusif, c'est bien celui-là. Alors, après avoir chroniqué la sortie du dernier SOP il y a peu, je ne pouvais passer à côté de celle de GOROD, ces derniers venant tout juste de partager une tournée européenne ensemble, accompagnés par OBSCURA et EXIVIOUS. On dit Merci Listenable! Pourquoi tant d'amour autour de ce nouveau-né? Les mains du grand El Mobo du "Conkrete Studio" se sont, certes, penchées sur son berceau, ainsi que celles de Mathieu Pascal (toujours derrière les manettes du "Bud Records Studio"), ce qui facilite forcément la venue au monde. Mais la magie a-t-elle de nouveau opéré? Que nous réserve cet opus?...
Les ex-GORGASM nous démontrent aujourd'hui que le renouvellement est encore possible, après 15 ans d'activité (déjà?). Il est pourtant déjà loin le temps de la première demo, du contrat avec les américains de "Willow Tip" après la sortie de leur premier méfait "Neurotripsicks" en 2004, qui les auront aidé à bâtir une certaine notoriété outre atlantique, participant ainsi au "Maryland DeathFest" ou au "DeathFeast Open Air", entre autres... mais les auront aussi privé pendant un temps du plaisir d'une sortie ou d'une tournée dans leur propre pays. Enfin, depuis, le retard a largement été rattrapé et quelques changements sont également survenus au cœur du line-up. Mathieu Pascal et Benoit "Barby" Claus (ex-VORACIOUS GANGRENE) intégrant Samuel Santiago en 2008, enchaînant les grandes dates avant d'accueillir Julien "Nutz" Deyres (ZUBROWSKA/WONDERBAR) au chant, suite à la tournée de 2010 en compagnie de CATTLE DECAPITATION, et enfin, Nicolas Alberny, guitariste au sein d'ARCANIA.
L'évolution entreprise depuis leur dernier album "Process of a new Decline", ainsi que sur "Transcendence" (Ep plus expérimental), serviront de prémices à ce qui va suivre, en sachant que cet enregistrement pose les marques de ce nouveau line-up.

Voilà pour le flash-back.

Vous la sentez venir, la longue chronique, là? Comme le dit l'adage, longueur ne rime pas forcément avec bonheur, mais cet opus mérite bien quelques lignes, nous démontrant au passage que l'aspect progressif peut aussi être hautement jouissif. Sur cette note poétique, allons-y...

Pour résumer, comme si l'audace et la diversité de cet EP avait culbuté la puissance technico-mélodique du précédent album pour former "A Perfect Absolution". Une métaphore aussi délicate que le thème de cet album qui nous fait revivre l'épopée sanglante de l'impératrice Russe Olga, qui décide de venger la mort de son bien-aimé Igor, Roi de Kiev, avant de se convertir au Christianisme Orthodoxe. Ce dernier ayant perdu la vie après une visite courtoise chez la tribu Derevlian voisine. Mieux qu'un banal pamphlet historique du Xe siècle estampillé "pour les nuls", Nutz apporte donc ses connaissances en effaçant une fois pour toute le thème heroic fantasy qui hantait les précédentes sorties jusqu'à "Transcendence". Le superbe artwork aux détails soignés par Yohan "HAÄSH" Huhner nous révèle justement la représentation d'Olga, (ou la fureur d'Olga), le fond illustrant d'ailleurs une part de l'histoire de "Birds Of Sulphur", l'ultime bataille contre le village Derevlian, ici sous les flammes après l'attaque des oiseaux menée par la reine.

Et il sera question d'oiseaux en ce début d'album. D'oiseaux qui gazouillent. Une courte introduction orchestrale malsaine prend forme... le dérangeant "The Call to Redemption" nous accueille et nous entraîne aussitôt vers des penchants plus extrêmes, enchaînant sur un "Birds Of Sulphur" poutrement efficace. Premier morceau dévoilé et parfait avant-goût de ce qui nous attend dans cet album. Du groove et encore du groove, des éléments jazzy bien placés, un riffing chirurgical qui tâche mais proprement, un break ambiancé mené par des cordes parfois bluesy et une progression épique au tempo changeant... Histoire d’étoffer les parties vocales, Guillaume, ancien vocaliste du combo, est venu poser sa voix sur ce morceau, passant ainsi le flambeau au son de ses growls puissants. Une poussée vocale hargneuse et fédératrice de Xavier de JENX en final, et le tableau, bien fourni, nous fait déjà voguer vers le titre suivant... Les plans vengeresses sont en marche, mais "Sailing Into The Earth" nous sert pourtant un plat bien chaud, composé par des cavalcades rythmiques et autres poursuites harmonisées, toujours accompagné d'interludes mélodieux au milieu de ce flot varié de décélérations tranchantes ou plus décalées. Une section mélodique qui apparaît plus clairement sur cet album, sûrement due aux structures peut-être un tout petit peu moins complexes que d'accoutumée. Un impact mélodique et progressif plus conséquent donc, comme sur l'entêtant "Elements And Spirit". Car la guitare est pièce maîtresse ici, Mathieu et Nicolas s'octroyant quelques libertés, avec une grande maîtrise, incorporant à cet instant un esprit death mélo émotionnel, des soli déments... Nous avons beau assister à accroissement de la population à cordes ces dernières années, le nouveau duo donnera certainement l'envie à certains de changer de voie. Alors qu'une rédemption se prépare, Nutz impose sa présence avec ses variations vocales, qui prennent quelquefois des allures théâtrales. Prouvant ainsi sa capacité à incorporer d'autres éléments, à changer ou à guider les atmosphères par son instrument en touchant au registre plus metalcore que purement death. Nous initiant au growl, au chant clair, aux déclamations hurlées, chuchotées... Mais les passages plus aériens qui nous sont offerts naissent au milieu d'une sauvagerie récurrente avec un beau martèlement de blast beats.

"The Axe Of God" vient libérer la colère contenue. Une ambiance infernale s'installe mais pas seulement. On n'est pas des bêtes!
Une séquence émotion apparaît ainsi en milieu de morceau, de même que le grain du chanteur/bassiste de JENX, à nouveau. Des soli apportent alors une touche aérienne inattendue au cœur de cette belle boucherie, soli dont un sera signé Mike Keene (THE FACELESS). Un quart de ballade, donc, ce qui n'empêchera pas Sam d'apporter sa puissance et son feeling, en cognant 'fort' et 'juste', comme à son habitude.
Ces collaborations enrichissent encore cet opus, et une autre participation subtile s'avance d'ailleurs, celle de Christian Muenzner (OBSCURA), sur "5000 at The Funeral". Superbe intro instrumentale glauque à souhait, entre ambiance piano bar, inspiration jazzy manouche, avec un aspect mélancolique, funeste, puis une montée imposante. Au-delà des rythmiques mécaniques et des leads surprenants, on retrouve également sur cette piste une atmosphère particulière, de même que des accélérations supersoniques subites et un chant qui renforce le ton, se mêlant parfaitement à ces divers changements.
"Carved In The Wind", quant à lui, poursuit le chemin vers un techno-death accrocheur, à la basse ronflante et groovy de Barby, aux mélodies imparables, au feeling jubilatoire.... Christian Muenzner apportera sa patte encore une fois. Très puissante, l'alliance GOROD/OBSCURA fonctionne (évidemment) à merveille, mais une progression bien funky vient également enfoncer d'autres portes.... Parmi elles, celle de l'exotique "Varangian Paradise". Pas de place à l'ennui ou à la redondance sur cet album, avec des surprises disséminées ici et là. En voici l'exemple parfait, en terme de prise de risque assumée à 200%, employant une intro carrément funky-cheesy-wah-wah digne d'une série d'action 70's... et ça passe, même très bien, poursuivant le flot de brutalité avant de nous faire goûter à cet interlude salsa-latino-copacabana à mi-chemin, sous fond de voix suave. La digestion est rapide et "Tribute Of Blood" nous entraîne déjà vers la fin. Une sortie sanglante et destructrice, au chant brutal, caverneux, au climat étouffant, aux cavalcades rythmiques interrompues par des riffs hostiles. Forgée aussi par des élucubrations de cordes, avec des échanges barrés en milieu de morceau suivis par un ultime vent de fraîcheur poweresque avant le dénouement final.


Voilà la claque.

Sans faire d'énième jeu de mot sur la perfection de ce dernier opus, on peut dire qu'ils ont réussi à se renouveler, après le grand coup porté par leurs dernières sorties, en gardant leur son, tout en explorant d'autres contrées... Certes, la technique est là, mais sans démonstration gratuite ou risque d'indigestion. Très travaillé, très cadré, trop? Personnellement, je dirais que non, car si certains aspects sont canalisés ici, comme la folie ou la technique, que le tout est sophistiqué, ou apparaîtra moins brut et rentre-dedans pour certains, que les structures sont un poil moins complexes, le groupe déploie pourtant bon nombre d'éléments variés, dépaysants, plus marqués ici. Une puissance, une fraîcheur et une évolution constante, incorporant des touches jazzy, funky, exotiques... qui relèvent sans conteste le style au groove omniprésent du combo. La production est également à noter, laissant s'exprimer les instruments tout en conservant une âme, sans gommer la violence inscrite dans la musicalité et le thème de cet album. Avec un son tranchant, organique, moderne, sans jamais tomber dans le lifting excessif, les titres se suivent et se détachent, formant alors un album à l'écriture bien pensée, aux compositions inspirées, mais faisant également ressortir une certaine spontanéité, un côté instinctif qui laisse le sentiment d'avoir affaire au commencement de quelque chose... des capacités qui sont encore loin d'être arrivées à leur limite, malgré cet opus de qualité effet 'gros poing dans la tronche'. Cette nouvelle ère prévoit donc encore quelques calottes à venir!
En attendant, ils poursuivent les dates, l'occasion d'écouter ces nouvelles compositions sur l'autre terrain de jeu maîtrisé par le groupe, la scène. En plus de leur tournée européenne, ils auront foulé les planches aux côté de GOJIRA (cf. live report à venir), prenant également possession des planches de l'Altar, au Hellfest, le 15 juin dernier...

Parce qu'il y a des groupes comme ça, qui donnent simplement envie de conclure une chronique, et de les écouter. Encore.








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