Comme son nom l’indique, « The Third Cage » est le fruit de la troisième collaboration entre le guitariste Italien Dario Mollo et l’ancien vocaliste de BLACK SABBATH, Tony Martin. Les deux hommes travaillent ensemble depuis 1999, année de parution de leur premier effort, « The Cage », et le moins que l’on puisse dire, c’est que les compères ont pris leur temps depuis leur dernier enregistrement qui remonte à 2002. Il aura donc fallu dix longues années avant de connaitre le successeur de « The Second Cage » qui vient de paraître cette année sur le label Frontiers Records.

On ne peut pas dire que « The Third Cage » soit un album empreint d’un esprit « Rock n’ Roll » frappant comme sur certains disques de « Hard Rock » classique. Nous avons plutôt ici un album de « Hard Rock » moderne de par l’architecture des riffs quelques peu Heavy et de par la distortion des guitares plus massive et aussi plus lourde que sur les enregistrements plus conventionnels de ce style. L’exemple marquant est certainement le titre « Wicked World », dont les lignes de guitares rappellent parfois un certain album éponyme de MÖTLEY CRÜE paru en 1994. Les connaisseurs sauront certainement de quoi je parle. Moderne, vous disais-je ? Oui, car se rajoutent aussi à cet environnement sonore de multiples samples électroniques nettement perceptibles sur « Cirque du Freak », ou encore « Still In Love With You », comme pour donner un petit coup de jeunesse à un univers musical qui a largement été exploré dans tous ses travers. « Wicked World » permet néanmoins de retrouver au chant celui qui a longtemps été comparé à Ronnie James Dio. Si sur ce premier titre le timbre de voix de Tony Martin fait penser à celui de Rob Halford, on s’aperçoit rapidement avec les morceaux suivants que le chanteur est toujours au meilleur de ses capacités. Sa voix s’impose comme un véritable instrument, inspirant des émotions à chaque phrasé et s’avère être l’architecture principale des compositions sans laquelle l’édifice s’écroulerait certainement. Autrement dit, notre cher Tony a peut-être pris quelques rides mais il sauve les meubles. Cela n’enlève en rien à la qualité des musiciens présents sur l’enregistrement, mais l’album est si varié qu’il manque cruellement d’identité et qu’on ne se sent pas totalement embarqué par l’écoute. En effet, on retrouvera des titres « Heavy » tels que « Wicked World », « Wardance » ou « Blind Fury », mais aussi des morceaux plus « Hard FM » comme « One Of the Few », « Can’t Stay Here » ou « Don’t Know What It Is About You » sur lesquels on ne peut que regretter leurs refrains aseptisés et leurs textes qui comprennent des clichés romantiques quelque peu démodés. Le panel musical ne s’arrête pas à cela pour autant puisque le titre « Still In Love With You » comporte des thèmes orientaux et que l’on trouve aussi une longue ballade (Violet Moon) dont la dernière partie rappelle les passages épiques de LED ZEPPELIN.

Pour conclure, « The Third Cage » n’est pas un mauvais album, mais il faut avouer que sans la voix magique de Tony Martin et les soli de Dario Mollo, l’ennui serait certainement inévitable. Les parties rythmiques à la guitare sont bien composées, le tout est doté d’une bonne production, mais il manque de véritables chansons accrocheuses et prenantes. Espérons juste que les deux confrères ne mettront pas dix ans de plus à corriger le tir.