Arrivés tout droit de Barcelone, MOONLOOP en l'espace de dix ans d'existence, trois démos de qualité et un premier album autoproduit "Release from Duality" en 2005 ont pris le temps de se faire une petite notoriété avant de travailler sur leur second album qui pour cette fois les voit signer chez les Français de Listenable avec "Deeply from the Earth". Mixé par Gorka Dresbaj (RHINO entre autres) et masterisé en Suède par Goran Finnberg (de DERANGED à IN FLAMES - Whoracle, en passant par OPETH), le quatuor catalan s'est permis une belle production sonore.
Mais dans quelle branche évoluent MOONLOOP ? Eh bien dans la branche "Death Progressif" et quand on lit ça, on pense automatiquement aux dieux du genre : OPETH. Mais aussi de la référence à un E.P de PORCUPINE TREE...

N'empêche, à la réception de "Deeply from the Earth", je croisai les doigts pour ne pas avoir affaire à un clone d'OPETH... Et hélas, ce fut ce qui arriva. Ce dès l'intro "Awaking Spirals of time", guitare accoustique qui n'est pas sans rappeler l'époque "Still Life"/"Blackwater Park". Puis vient "Beginning of the End" qui, à mon bonheur, change la donne. On a certes un "death progressif" mais qui se marque par plus de chant growlé et un duo guitare/batterie plus hargneux qui n'est pas sans me rappeler par moments des petits passages de jeu de rythmiques "gojiresques". Mais on retombe aussi sec et cruellement dans la copie du groupe Suédois arrivé à "A Life Divided" : même ambiance rythmique, même jeu à deux guitares, seules les partitions étant modifiées.
Seulement, même s'ils ont, sans aucun doute, comme grande influence OPETH, je reconnais l'excellent niveau technique des musiciens, n'étant pas donné à tout le monde de pouvoir être comparé, tant l'ingéniosité et la recherche sont présentes. Les titres s'enchaînent alors assez facilement et laissent voir des compositions qui au moins n'auront pas été faites par les Suédois et rien que là si l'on met de côté cette influence omniprésente, je me mets à apprécier les titres délivrés par MOONLOOP.
Et ce même si le début de "Deceiving Time" ressemble trait pour trait à un mélange entre plusieurs des tubes de qui vous savez, je me prends à apprécier la composition, tout comme "Atlantis Rising" qui ferme cet album...

On oscille donc entre titres donnant une impression de "déjà entendus", mais parfaitement exécutés et passages dans d'autres qui pourraient donner naissance à de bonnes idées à exploiter pour le futur, comme peut-être un son un peu plus... personnel. MOONLOOP ressemble beaucoup à leurs grands frères suédois donc, mais peuvent se targuer d'avoir malgré tout un sacré talent dans la composition. Maintenant, pour tirer leur épingle du jeu, je ne peux qu'espérer entendre de nouvelles compositions plus personnelles à l'avenir sans avoir à chaque titre le moment qui me fait me dire "Tiens, ça ressemble à telle ou telle chanson d'OPETH". Je ne saurais que conseiller cet album aux fans du groupe de la première heure qui n'ont pas apprécié "Heritage", à ceux qui en ont marre de l'omniprésence des Suédois, ou alors ceux qui ne connaissent pas les Suédois. Après, en fin auditeur, je ne peux que féliciter et rester émerveillé par un certain niveau technique et une production sans faille.