Emanes metal, jeune label français nous ravitaille à nouveau du premier album d’un jeune groupe français, Wolf’s Gang. Et, à part leur sens de l’humour sortant de l’ordinaire (quel jeu de mot immensément recherché dans le nom), ces Auxerrois ont pour eux au premier abord un artwork soigné pour un premier album avec un livret contenant les paroles, ce qui est plutôt sympathique. On pourra disserter sur le côté un peu surchargé de la pochette ou sur la photo des membres du groupe très laide mais force est de constater que le livret démontre une envie de bien faire les choses avec peut-être pas tous les moyens nécessaires pour arriver au résultat escompté.

Cet « Apocalypse » révèle un jeune groupe de heavy metal dans la pure tradition, en français s’il vous plait, et mettra la barre assez haute pour un premier album. En dix titres, le groupe pose une vraie identité dans la lignée des groupes de heavy speed français, les ADX, Blasphème, Sortilège, Malédiction ou encore High Power. Sauf qu’ici, on a également bien présente l’influence majeure d’Iron Maiden : un titre comme « Crash » rappelle quelque peu « The Phantom of The Opera ».
Les paroles sont plutôt bien écrites même si certains les trouveront sans doute quelque peu naïves (en même temps, on est sur du heavy, si les mêmes paroles étaient écrites en anglais, personne ne se ferait la réflexion). Elles sont beaucoup basées sur l’histoire dans diverses périodes ainsi on abordera Napoléon (le très efficace « Maréchal de Guerre »), les heures noires de la décolonisation (le plus moderne « Genocide ») ou l’affaire du Docteur Petiot (« Docteur Satan ») ainsi que de nombreux sujets de pseudo-actualité, un avion se crachant dans la mer (« Crash »), des centrales nucléaires trop anciennes (« Toxique luxure »), des loups en voie de disparition (le fouillé « Martyrs de nos clans »). Ça vous rappelle quelque chose ? Bienvenue en France. On y trouve également des titres plus introspectifs comme « Mon Combat » et son solo déchirant. Le chant plutôt aigu est assez délicat à juger parce qu’il est parfois limite faux mais chanté avec tellement d’énergie et de sincérité qu’il en devient très attachant. Les structures sont plutôt connues voire même vieillottes mais efficaces et musicalement l’ensemble passe bien avec de bons soli de guitare disséminés dans l’œuvre. La basse est également plutôt audible dans une production qui sonne assez ancienne ce qui donne une touche sympathique.

Bref, un bon album pour ces jeunes Français qui utilisent les « vieux pots » pour faire une soupe loin d’être insipide. Les nostalgiques de la scène heavy metal française risquent ici de retrouver de quoi faire leur bonheur. Un album qui contient pas mal de petits défauts, qui ne révolutionne guère mais qui au final est si authentique et spontané qu’il devient un objet véritablement attachant et c’est ce qui est essentiel.