C’est stupide mais parfois il y a des choses qui accolées ensemble ne me parlent pas trop. Je pense que « metalcore portugais » en est un, de même que samba polonaise ou brutal death du Botswana. Mais faisant fi des clichés, je vais attaquer la chronique de ce jeune groupe portugais qui nous envoie son premier EP qui va bien plus loin que dans la simple apposition de clichés du genre metalcore et de ses dérivés deathcore, etc... Thirdsphere, c’est son nom, démarre sa carrière avec ce court cinq titres dont quatre vrais chansons qui devrait permettre de définir un style et une ligne directrice à l’œuvre du groupe.

Après une courte introduction à base de piano et de bruits de cours de recréation pas vraiment inédits, avec « Awakening the Dormant », les choses sérieuses commencent par une introduction de batterie suivie d’un plan de guitares planant avant un riff typique du deathcore avec ses quinze breaks à la minute. Mais la différence avec pas mal d’autres groupes est qu’ici règne une belle énergie avec un growl réellement percutant. Le refrain n’est pas si mauvais à partir du moment où on arrive à supporter la voix claire passable qui est posée dessus mais les guitares en arrière-plan sont plutôt intéressantes. Une partie à mi-chemin entre agressivité sans concession dans la rythmique et mélodie au niveau des guitares est vraiment bien sentie, un peu dans un esprit à la « The Devil wears Prada », une des influences du groupe. Bref, un titre varié et pas insipide pour un sou.
« From Ashes we rise », par contre, s’avèrera un peu moins bon notamment à cause de la plus grande présence de la voix claire. Et c’est plutôt bête puisqu’on pourrait très bien s’imaginer avec de la hurlée sur les passages où elle intervient.
En fait, pour comprendre leur musique, il faut accepter toute la dimension rock qui persiste parfois à la limite du crossover ; c’est surtout dans leur dernier morceau « Changes » qui va plus loin que les autres au niveau de la douceur qu’on le comprendra. Déjà, la voix claire y est de meilleure qualité et puis le couplet assez mélodique se laisse facilement écouter.

Au final, une démo fort sympathique pour ce jeune groupe qui évolue dans une veine metalcore mais arrive à s’en écarter par un aspect assez mélodique et plus rock que la plupart des autres, un peu comme à mi-chemin d’ASG et de Suicide Silence en caricaturant volontairement. Bref, l’identité est là. Si de nombreux éléments sont à améliorer, la voix claire en premier lieu, et si quelques maladresses existent encore, il y a des éléments qui pourraient laisser présager de belles choses pour l’avenir.